Le fisc américain a annoncé, en s'excusant, que des fonctionnaires avaient sélectionné des groupes dont le nom comportait les mots "Tea Party" ou "patriote" pour un examen approfondi de leur demande de statut spécial.
Pour profiter d'un régime fiscal de non-imposition, comme les ONG ou les églises, les groupes dits "501(c)4" doivent avoir comme objectif l'intérêt général ("social welfare") et ne peuvent pas être de nature politique.
Obama dans de beaux draps
Le Président Obama a promis que si des employés de l'IRS (ndlr: Internal revenue services) étaient coupables de tels agissements, ils devraient rendre des comptes. Des parlementaires des deux bords réclament désormais une enquête approfondie. Certains veulent voir des têtes tomber.
L'IRS n'était déjà pas une agence très populaire. Ces nouveaux soupçons d'abus de pouvoir l'enfoncent encore un peu.
Comme ils ébranlent encore davantage la confiance déjà maigre que certains milieux accordent au gouvernement en général... et à l'administration Obama en particulier.
L'IRS explique que le ciblage n'avait pas de motivation politique: c'était une nécessité pratique pour traiter toutes les demandes d'exemption d'impôts déposé par des organisations d'inspiration politique.
Justification qui ne convainc pas grand monde à Washington. L'une des questions, c'est aussi de savoir qui était au courant dans la hiérarchie. Le Président assure qu'il a découvert l'affaire dans la presse vendredi dernier, comme tout le monde.
Ce scandale éclate à un moment où il tentait de recoller les morceaux avec le Congrès.
Eric Guevara Frey/pb
Les responsables du fisc ont menti
Circonstance aggravante, aux yeux de nombreux parlementaires de gauche comme de droite: pendant deux ans, l'IRS avait fermement démenti tout ciblage de groupes politiques en particulier. Les responsables du fisc ont donc manifestement menti au Congrès.