La loi autorisant le mariage homosexuel a été promulguée par le président français François Hollande et publiée samedi au Journal officiel (JO) après avoir été validée par le Conseil constitutionnel, permettant les premières célébrations en juin.
La ministre de la Justice, Christiane Taubira, avait annoncé dès la fin d'avril que les premiers mariages pourraient être célébrés "en juin".
Textes et mesures d'application prêts
Christiane Taubira, qui a porté le projet de loi au Parlement, a confirmé vendredi que les "textes et les mesures d'application" étaient "prêts".
"Je me réjouis que mon gouvernement ait fait avancer l'égalité", a écrit le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, sur son compte Twitter.
Les premiers mariages devraient être célébrés avant le 1er juillet. La publication des bans est faite 10 jours avant un mariage, sauf dispense octroyée par le procureur de la République en cas de "cause grave".
Un de ces premiers mariages pourrait se dérouler à Montpellier, où la maire, Hélène Mandroux (socialiste) a annoncé qu'elle unirait très bientôt Vincent Autin, militant de la cause homosexuelle, 40 ans, et son compagnon Bruno, 30 ans, en couple depuis presque sept ans.
afp/jgal
L'avis du Conseil constitutionnel
Pour le Conseil constitutionnel, même si "la législation républicaine antérieure à 1946 et les lois postérieures ont", jusqu'à présent, "regardé le mariage comme l'union d'un homme et d'une femme, cette règle n'intéresse ni les droits et libertés fondamentaux, ni la souveraineté nationale, ni l'organisation des pouvoirs publics" et "ne peut donc constituer un principe fondamental".
Le Conseil a émis une "réserve" afin que dorénavant soit appliquée l'exigence constitutionnelle de "l'intérêt de l'enfant" dans la délivrance de l'agrément par les conseils généraux permettant l'adoption et dans les décisions d'adoption prononcées par les tribunaux.
Les Sages ont aussi explicitement souligné que "le droit à l'enfant" n'existait pas.
Les opposants ne baissent pas les bras
Le président de l'UMP (opposition), Jean-François Copé, a parlé pour sa part d'une "décision qu'il regrette mais qu'il respecte".
Pour Frigide Barjot, tête de file des opposants, il s'agit d'une "provocation" et d'un "changement de civilisation".
Vendredi soir, entre 200 et 300 opposants au mariage homosexuel ont manifesté près du Panthéon à Paris.
Un commissaire de police a eu le visage "aspergé d'un liquide allume-feu" lors de ce rassemblement, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui a condamné une "violente agression".