Christine Lagarde a été placée sous statut de témoin assisté vendredi par la Cour de justice de la République (CJR). Ceci pour son rôle dans l'arbitrage privé rendu en 2008 en faveur de l'homme d'affaires Bernard Tapie.
Le statut de témoin assisté vise au respect de la présomption d'innocence, en retardant la mise en examen d'une personne et à garantir ses droits. En clair, il se situe entre celui de témoin et celui d'inculpé.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) a été auditionnée pendant deux jours par la CJR, seule juridiction habilitée à juger les anciens ministres.
"Pas une surprise"
"Mon statut de témoin assisté n'est pas une surprise pour moi, puisque j'ai toujours agi dans l'intérêt de l'Etat et conformément à la loi", a déclaré à la presse Christine Lagarde à l'issue de ses deux jours d'audition.
"Mes explications ont permis d'apporter une réponse aux doutes qui avaient été soulevés concernant les décisions que j'avais prises à l'époque", a-t-elle ajouté.
"Je retourne dès ce week-end à Washington pour me consacrer entièrement à ma mission à la tête du FMI et continuerai à tenir mon conseil d'administration informé", a-t-elle conclu.
Procédure ouverte en 2011
Une procédure visant Christine Lagarde est ouverte depuis l'été 2011 pour complicité de détournement de fonds publics et de faux.
L'ancienne ministre française de l'Economie (2007-2011) avait choisi de solder par un arbitrage privé le litige opposant Bernard Tapie au Crédit Lyonnais concernant la revente en 1993 d'Adidas.
Le Consortium de réalisation, structure créée pour gérer le passif du Crédit Lyonnais après sa quasi-faillite, avait été condamné en juillet 2008 à verser à l'homme d'affaires 285 millions d'euros (354 millions de francs) d'indemnités - 403 millions d'euros (501 millions de francs) - avec les intérêts.
ats/pym
Confiance maintenue au FMI
Le conseil d'administration du FMI, qu'une mise en examen aurait plongé dans l'embarras, a réaffirmé qu'il maintenait sa confiance à Christine Lagarde.
Le FMI devra toutefois revoir sa position si la procédure devant la CJR venait à empêcher Christine Lagarde d'exercer son mandat, indique une source au sein de l'institution.
"Les fonctions du directeur général cessent lorsque le conseil d'administration en décide ainsi", selon les statuts de l'organisation. Tous les employés du FMI doivent "respecter les plus hauts standards d'éthique professionnelle", précise le code de conduite du personnel.