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L'Union européenne lève l'embargo sur les armes pour les rebelles syriens

Dimanche 20 janvier: un rebelle syrien lors d'un échange de tirs avec les forces gouvernementales à Alep.
Aucune arme ne devrait être livrée aux rebelles syriens d'ici au 1er août, date à laquelle les ministres ont prévu de "réexaminer" leur position.
Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé lundi soir à Bruxelles de lever l'embargo sur les armes pour les rebelles syriens.

La décision de lever l'embargo sur les armes à destination des rebelles syriens a été prise à l'issue d'une réunion de douze heures lundi à Bruxelles. Les ministres européens des Affaires étrangères maintiennent en revanche l'ensemble des sanctions prises depuis deux ans contre le régime de Bachar al-Assad.

Cette décision va dans le sens de la Grande-Bretagne et de la France. Ces deux pays sont les seuls Etats de l'Union européenne (UE) à réclamer depuis plusieurs mois la possibilité de fournir des armes aux forces de l'opposition modérée.

La réunion a duré bien plus longtemps que prévu en raison des "discussions difficiles" entre ministres, selon des diplomates. Plusieurs pays, dont l'Autriche et la République tchèque, étaient fortement opposés à une levée de l'embargo.

Position réexaminée

Aucune arme ne devrait toutefois être livrée d'ici au 1er août, date avant laquelle les ministres ont prévu de "réexaminer" leur position. (Lire encadré ci-contre)

Ce délai devrait leur permettre de dresser un premier bilan de la conférence internationale "Genève 2" prévue en juin à l'initiative des Etats-Unis et de la Russie. Lire: Le régime syrien en juin à Genève pour une conférence sur la paix

ats/afp/aduc

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Pas d'armes envoyées dans l'immédiat

Le chef de la diplomatie britannique William Hague a cependant affirmé que son pays n'avait pas l'intention d'envoyer "dans l'immédiat" des armes aux rebelles. La levée de l'embargo "nous donne la possibilité de le faire si la situation se détériore".

Les 27 "se sont engagés à s'abstenir d'exporter des armes à ce stade et, en tout état de cause, à appliquer un certain nombre de critères stricts à d'éventuelles exportations futures", a expliqué le ministre luxembourgeois Jean Asselborn.

Plusieurs pays, dont l'Autriche, la Suède, les Pays-Bas ou la Belgique ont indiqué n'avoir aucune intention d'armer les rebelles.

Fourniture d'armes sous conditions

Catherine Ashton, la cheffe de la diplomatie de l'UE, a elle souligné que la fourniture d'armes était soumise à un certain nombre de conditions, notamment en terme de contrôles sur leurs destinataires, afin qu'elles ne puissent tomber entre les mains de groupes radicaux.

Le reste des sanctions, qui vise des personnalités et des entités du régime, et comprend aussi une série de mesures commerciales et financières, a été prolongé pour une durée de douze mois, a-t-elle ajouté.

Décision regrettée par la Russie

La Russie regrette la levée par l'UE de l'embargo sur les livraisons d'armes aux rebelles syriens, qui porte un "préjudice direct" aux efforts pour une conférence internationale, a déclaré mardi la diplomatie russe.

"Cela porte un préjudice direct à la possibilité d'organiser une conférence internationale", a dit le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, cité par l'agence Itar-Tass.