Le Conseil des droits de l'homme a condamné mercredi à Genève les tueries à Qousseir et demandé une enquête complète. La résolution présentée par le Qatar, la Turquie et les Etats-Unis a été adoptée par 36 voix contre une et huit abstentions.
Le Venezuela a été le seul pays à voter contre. La Syrie a rejeté la résolution: "Ce sont des massacres fabriqués de toutes pièces", a affirmé l'ambassadeur syrien Faysal Khabbaz Hamoui, en accusant les rebelles d'utiliser les civils comme "boucliers humains".
"Obstacle" à la conférence Genève 2
Le représentant syrien a aussi estimé que l'adoption de ce projet de résolution est un obstacle sur la voie de la tenue de la conférence dite Genève 2 et contraire aux efforts de paix.
Le texte demande à la commission d'enquête formée de Paulo Pinheiro et Carla Del Ponte de mener d'urgence une enquête sur les événements de Qousseir. Il exhorte Damas à permettre un accès libre aux organisations humanitaires, y compris par des opérations transfrontières.
Toutes les violences condamnées
La résolution condamne les violations massives des droits de l'homme et du droit humanitaire par les autorités syriennes et les milices pro-gouvernementales, dont l'utilisation de missiles balistiques et d'autres armes lourdes contre la population civile en Syrie, et en particulier à Qousseir, ainsi que par les rebelles.
Elle demande à toutes les parties de mettre fin à des violences "qui alimentent des tensions intercommunautaires". Le texte condamne aussi l'intervention de combattants étrangers au service du régime de Damas.
afp/ptur
Renforts du Hezbollah et de la garde républicaine à Qousseir
Le Hezbollah libanais et les forces spéciales de la garde républicaine, les mieux entraînées des troupes syriennes, ont envoyé des renforts vers Qousseir pour prendre le dernier carré de cette ville stratégique défendu par les rebelles, selon une ONG syrienne.
De leur côté, les Etats-Unis ont "exigé" mercredi que la milice chiite libanaise du Hezbollah se retire "immédiatement" du conflit en Syrie, en particulier sur le front de Qousseir.
"Nous condamnons avec la plus grande force les déclarations [du chef du Hezbollah] Hassan Nasrallah confirmant le rôle actif de ses militants dans les combats à Qousseir et ailleurs en Syrie. C'est une escalade inacceptable et extrêmement dangereuse", a déclaré Jennifer Psaki, porte-parole du département d'Etat, en ouvrant son point de presse quotidien.
L'armée syrienne prend un aéroport qui ouvre la voie sur Qousseir
"L'armée syrienne contrôle l'aéroport de Dabaa à l'issue d'une opération militaire de plusieurs heures commencée dans la matinée", a affirmé une source militaire, précisant que "cette opération a abouti à la libération de l'aéroport et la mort de dizaines d'hommes".
L'armée contrôle désormais toutes les issues de Qousseir, stratégique tant pour le régime que pour les insurgés, et peut lancer une offensive généralisée de tous les côtés contre le dernier carré d'insurgés dans cette ville du centre-ouest de la Syrie.
La Suisse réitère son appel au Conseil de sécurité
La Suisse a réitéré mercredi son appel au Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'il saisisse la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Syrie. Berne est prêt à accorder tout son soutien aux efforts diplomatiques en cours, a affirmé l'ambassadeur de Suisse à l'ONU.
"La lutte contre l'impunité est une condition essentielle d'une paix durable en Syrie", a expliqué l'ambassadeur Alexandre Fasel, en condamnant "avec la plus grande fermeté" les violations commises par toutes les parties, lors du débat à Genève.