La justice tunisienne a ordonné jeudi le maintien en détention et de nouvelles poursuites contre Amina, militante du groupe féministe Femen.
Lors de son procès qui se tenait à Kairouan (centre), la jeune femme a par ailleurs été condamnée à 300 dinars (190 francs environ) pour "port prohibé d'un aérosol lacrymogène", une accusation fondée sur un texte datant du 19e siècle.
"Atteinte aux bonnes moeurs"
Le juge d'instruction en charge du dossier a indiqué qu'Amina serait interrogée le 5 juin dans le cadre de nouvelles poursuites pour atteinte aux bonnes moeurs et profanation de cimetière, délits passibles de 6 mois et 2 ans de détention.
Il a laissé la porte ouverte à des peines plus lourdes en invoquant la section "association de malfaiteurs" du code pénal, laissant entendre que la jeune femme avait pu agir en bande organisée. Les peines peuvent alors atteindre de 6 à 12 ans de prison.
Arrêtée pour avoir peint sur un muret
Amina s'était rendue le 19 mai à Kairouan pour protester contre un rassemblement, interdit, du groupe salafiste jihadiste Ansar Asharia. Elle avait été arrêtée après avoir peint sur un muret près d'un cimetière "Femen" puis placée en détention pour le port prohibé d'un aérosol lacrymogène, selon ses avocats.
La jeune femme avait déjà fait scandale en mars en publiant sur internet des photos d'elle sein nus à la manière de Femen, entraînant des menaces d'islamistes à son encontre et une vague internationale de soutien à son cas.
afp/ptur
Deuxième nuit en prison pour trois Femen européennes
Par ailleurs, les trois militantes de Femen, deux Françaises et une Allemande, arrêtées mercredi lors d'une manifestation seins nus à Tunis où elles réclamaient la libération d'Amina, "restent en détention jusqu'à leur traduction en justice", a indiqué Adel Riahi, porte-parole du ministère de la Justice.
L'avocat des trois Européennes, Souheib Bahri, a indiqué qu'elles avaient "comparu aujourd'hui (jeudi) devant le procureur qui les a placées en état d'arrestation pour les traduire en justice".