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Nouvelles violences dans plusieurs villes de Turquie

Affrontements dans plusieurs villes de Turquie
Affrontements dans plusieurs villes de Turquie / L'actu en vidéo / 3 min. / le 3 juin 2013
Manifestants et policiers se sont violemment affrontés dans la nuit de dimanche à lundi à Izmir, Ankara et Istanbul au quatrième jour de la contestation contre le gouvernement islamo-conservateur.

De nouvelles violences ont éclaté dans la nuit de dimanche à lundi en Turquie entre policiers et manifestants. Certains ont incendié des bureaux du parti AKP au pouvoir.

Les manifestants ont envahi la place Taksim, à Istanbul, après le départ de la police. [AFP - BULENT KILIC]
Les manifestants ont envahi la place Taksim, à Istanbul, après le départ de la police. [AFP - BULENT KILIC]

A Izmir, dans l'ouest du pays, des manifestants ont lancé des cocktails molotov sur la permanence du Parti pour la justice et le développement (AKP). Le bâtiment a été partiellement détruit, avant que l'incendie ne soit éteint.

Barricades à Istanbul

De violents affrontements ont également éclaté à Istanbul, où les protestataires ont érigé des barricades avec du mobilier urbain et des pavés. Toutes les rues menant au bureau du Premier ministre avaient été bouclées et la police a tiré des grenades lacrymogènes pour repousser les manifestants.

Dans le centre d'Ankara, la police a effectué une descente dans un centre commercial où elle soupçonnait des manifestants de s'être réfugiés, arrêtant des centaines de personnes. Lundi matin, le calme semblait cependant revenu en ce quatrième jour du mouvement de contestation.

ats/cab

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Bilan incertain

Les organisations de défense des droits de l'Homme turques et étrangères ont dénoncé la violence de la répression, faisant état de plus de mille blessés.

Amnesty International a même évoqué la mort de deux personnes. Ces chiffres n'ont pas été confirmés de source officielle.

Le ministre de l'Intérieur Muammer Güler n'a fait état que de 58 civils et 115 policiers blessés pendant les 235 manifestations recensées depuis mardi dernier dans 67 villes du pays.

Selon Muammer Güler, la police a interpellé plus de 1700 manifestants, pour la plupart rapidement relâchés.

Premier ministre sous pression

Sous le feu des critiques, le Premier ministre Abdullah Gül a été contraint samedi de lâcher du lest, au terme de deux jours d'affrontements, ordonnant à la police de quitter la place Taksim et le petit parc Gezi, dont la destruction annoncée pour y ériger un centre commercial, a donné le signal de la révolte.

Le projet, qui comprend la construction d'une mosquée est toutefois maintenu.

Il s'agit du plus important mouvement de contestation populaire du gouvernement islamo-conservateur turc depuis son arrivée au pouvoir en 2002.

Le projet de Gezi, les manifestants dénoncent notamment la modernisation urbaine à marche forcée ou des mesures de restriction sur les ventes d’alcool.