Une soixantaine de pays ont signé lundi le premier traité sur le commerce international des armes conventionnelles, adopté en avril dernier mais qui n'entrera en vigueur qu'après avoir été ratifié par 50 Etats. L'ambassadeur suisse à l'ONU Paul Seger a signé le traité pour la Suisse.
Le traité, négocié depuis 2006, est censé moraliser les ventes d'armes conventionnelles, du pistolet aux avions et navires de guerre en passant par les missiles, un marché de 80 milliards de dollars par an (75 milliards de francs).
Chaque pays devra évaluer avant toute transaction si les armes vendues risquent d'être utilisées pour contourner un embargo international ou violer les droits humains, ou de se retrouver aux mains de terroristes ou de criminels.
Long processus
L'Assemblée générale de l'ONU a adopté le traité le 2 avril dernier par 154 voix pour et trois contre (Syrie, Corée du Nord, Iran). Mais 23 pays se sont abstenus, parmi lesquels certains des principaux exportateurs (Russie, Chine) ou acheteurs de ces armes (Egypte, Inde, Indonésie).
Il entrera en vigueur à partir de la 50e ratification, ce qui devrait prendre "un peu plus d'an", a estimé le ministre finlandais des Affaires étrangères Erkki Tuomioja.
agences/olhor
La Suisse signataire
L'ambassadeur suisse à l'ONU Paul Seger a signé le traité pour la Suisse. Pour M. Seger, le traité parviendra à répondre aux attentes de la Suisse, qui étaient élevées durant les négociations. "Il est fort, robuste, équitable et fait office de base pour un commerce international des armes responsable", a déclaré l'ambassadeur.
L'article 2 prend également en considération les armes offertes et guise de cadeaux, tout comme la location d'armes, ce qui réjouit la Suisse, a déclaré M. Seger.
L'ambassadeur a ajouté que l'article 6 interdit les livraisons d'armes destinées à commettre des génocides, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Selon le diplomate, seule une interprétation stricte et conversion efficace du traité permettra à ce dernier d'atteindre les buts fixés.