L'administration Obama a défendu jeudi la saisie systématique par les services de renseignement de centaines de millions de données téléphoniques d'Américains. Il s'agit d'un programme hérité de l'ère Bush dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Le quotidien The Guardian a révélé mercredi l'existence d'une ordonnance de justice secrète forçant l'opérateur américain Verizon à livrer à l'Agence nationale de sécurité (NSA) la totalité des données téléphoniques de ses abonnés, d'avril à juillet.
"Métadonnées", sans écoute
Cette ordonnance ne permet pas d'écouter des conversations téléphoniques, mais transmettrait des "métadonnées", numéros de téléphone ou durées d'appel, a précisé un haut responsable américain.
Mais la révélation a concrétisé les pires craintes des défenseurs des libertés individuelles, qui tentaient depuis des années de faire la lumière sur l'utilisation d'une clause du "Patriot Act", la loi antiterroriste votée dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.
ats/kkub
Un premier scandale en 2006
En 2006, le quotidien américain USA Today avait déclenché un choc aux Etats-Unis en révélant que la NSA collectait secrètement les données de communications d'Américains auprès des grands opérateurs du pays.
Le programme ne concernait alors que les communications entre un interlocuteur situé aux Etats-Unis et un autre à l'étranger. L'administration de George W. Bush avait ensuite modifié le programme pour que les demandes de saisies passent par un juge d'une cour secrète, dédiée aux écoutes.