Le Guardian et le Washington Post affirment que le renseignement américain récolte les relevés téléphoniques aux Etats-Unis et a accès aux serveurs de groupes informatiques comme Google et Facebook, des pratiques héritées de l'ère Bush et approuvées par l'administration de Barack Obama.
Le quotidien britannique The Guardian a publié une ordonnance de justice secrète forçant l'opérateur américain Verizon à livrer à l'Agence nationale de sécurité (NSA), à la demande du FBI, la totalité des données téléphoniques de ses abonnés, d'avril à juillet, en vertu d'une loi votée dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.
Quelques heures plus tard, le Washington Post et le Guardian ont affirmé sur la base de fuites que la NSA avait un accès direct aux serveurs de neuf sociétés internet, dont Facebook, Microsoft, Apple et Google.
Sans confirmer formellement l'existence de ce programme, la Maison Blanche a assuré qu'il était indispensable à la lutte antiterroriste, mais a démenti espionner les citoyens américains ou les personnes vivant aux Etats-Unis
agences/pym
Classe politique choquée
Ces révélations ont concrétisé les pires craintes des défenseurs des libertés individuelles, qui tentent depuis des années de faire la lumière sur l'utilisation par le gouvernement du "Patriot Act", la loi votée après le 11-Septembre.
Une poignée d'élus, démocrates comme républicains, a dénoncé une atteinte à la vie privée "indéfendable et inacceptable", selon les mots du sénateur Bernie Sanders.
"La saisie et la surveillance par la NSA de quasiment tous les clients de Verizon est une attaque stupéfiante contre la Constitution", a dénoncé le républicain Rand Paul.
Barack Obama défend la légalité des programmes
Le président Barack Obama a affirmé vendredi que les programmes de surveillance des communications par le renseignement américain avaient reçu le feu vert du Congrès, et a assuré aux Américains que "personne [n'écoutait leurs] appels téléphoniques".
Intervenant pour la première fois depuis que cette controverse a éclaté avec des révélations dans la presse sur une collecte massive de données, Barack Obama a aussi jugé indispensable de parvenir à des "compromis" entre sécurité et vie privée, alors que les Etats-Unis restent sous la menace d'attentats.
Les groupes visés réagissent
Google a répondu dans un communiqué aux deux médias qu'il n'existait pas de "porte d'entrée cachée" à ses serveurs pour les services fédéraux.
Apple a lui aussi nié avoir connaissance de ce programme: "Nous ne fournissons aucun accès direct à nos serveurs à des agences gouvernementales, et toute agence de ce type recherchant des données sur un client doit obtenir un mandat judiciaire", a affirmé un porte-parole
L'opérateur téléphonique Verizon s'est contenté de relever dans un communiqué que la compagnie était légalement obligée d'obéir à une telle ordonnance.