Le maire d'Istanbul Kadir Topbas s'est dit prêt samedi à renoncer à certaines parties du projet d'aménagement de la place Taksim (voir encadré), à l'origine de la fronde qui vise depuis plus d'une semaine le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
"Nous ne pensons absolument pas à construire un centre commercial là-bas, ni un hôtel, ni des logements", a-t-il déclaré devant la presse, évoquant l'hypothèse d'un "musée municipal" ou encore d'un "centre d'exposition".
Reconstruction de la caserne confirmée
Le maire a par contre confirmé l'intention des autorités de reconstruire à la place du parc Gezi l'ancienne caserne ottomane détruite dans les années 1940.
"Le projet de reconstruction de cette caserne faisait partie de nos promesses électorales, le peuple nous a donné l'autorité de le faire", a expliqué Kadir Topbas. "Nous avons certainement des défauts mais nous pouvons résoudre tout ça par le dialogue", a-t-il assuré.
Soutien à Genève
Parallèlement, à Genève, une centaine de personnes se sont réunies samedi après-midi pour soutenir le mouvement en Turquie. Elles répondaient à l'appel du parti SolidaritéS, des Verts, du PS, de plusieurs syndicats et organisations de gauche.
Özden Melik, député socialiste, a rappelé les "revendications légitimes" des manifestants, comme le respect des droits démocratiques, la reconnaissance des droits du peuple kurde et d'autres minorités ethniques et religieuses ainsi que la démission du premier ministre.
"En dix ans au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan a concentré tous les pouvoirs entre ses mains. Il contrôle aussi la justice et les grands médias, qu'il utilise pour faire taire ses opposants", a dénoncé Özden Melik.
afp/ptur
Le mouvement de contestation ne faiblit pas
Des milliers de personnes sont à nouveau descendues samedi dans les rues de Turquie malgré les appels répétés du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à l'arrêt immédiat de la contestation.
Toujours aussi déterminés, des milliers de manifestants ont occupé la place Taksim d'Istanbul et le désormais fameux parc Gezi, dont la destruction annoncée a déclenché la plus grave crise politique depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement islamo-conservateur en Turquie en 2002.
Destruction du parc Gezi et de ses 600 arbres
Le projet d'aménagement de la place Taksim prévoit la destruction du parc Gezi et de ses 600 arbres, qui jouxte la place Taksim, pour y reconstruire une caserne militaire. Les autorités avaient évoqué l'hypothèse d'installer dans cette caserne un centre commercial ou des logements.
L'intervention violente de la police au matin du 31 mai pour déloger des manifestants qui occupaient le parc a provoqué des affrontements qui se sont depuis transformés en un vaste de mouvement de contestation dirigé contre le gouvernement islamo-conservateur, le plus sérieux depuis son arrivée au pouvoir en 2002.