Au lendemain d'une nouvelle journée de contestation qui a vu des dizaines de milliers de personnes descendre dans les rues des grandes villes de Turquie, le chef du gouvernement Recep Tayyip Erdogan a relancé dimanche l'épreuve de force avec les manifestants.
Devant plusieurs milliers de partisans réunis par son Parti de la justice et du développement (AKP), il a invité ses troupes à "donner une leçon" à ses adversaires aux élections municipales de 2014.
"Le parti des 76 millions" de Turcs
"Ils sont lâches au point d'insulter le Premier ministre de ce pays", a poursuivi Recep Tayyip Erdogan, en présentant à nouveau son parti islamo-conservateur comme "le parti des 76 millions" d'habitants de la Turquie.
Depuis le début du mouvement, les manifestants accusent le chef du gouvernement de dérive autoritaire et de vouloir islamiser le pays.
Visite à Ankara
Devant une autre foule massée dans une salle de sports de Mersin (sud), il a poursuivi sur le même ton. "Si vous voulez des libertés pour vous-mêmes, ne détournez pas les espaces de liberté des autres", a-t-il lancé aux manifestants.
Après ces deux étapes, le Premier ministre s'est rendu dans la capitale Ankara. Devant quelque 3000 supporteurs, il a averti que la patience de son gouvernement avait "des limites".
afp/ptur
La mobilisation continue
Au même moment, des milliers de manifestants ont occupé à nouveau la place Taksim d'Istanbul pour un concert-meeting où les harangues anti-Erdogan ont succédé aux chansons et aux slogans "gouvernement, démission !" repris par la foule.
A Ankara, plus d'un millier de personnes étaient également rassemblées place Kizilay, le coeur de la contestation dans la capitale. Dimanche soir, la police a utilisé dimanche soir de grandes quantités de gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser la manifestation et a procédé à plusieurs interpellations.