La guerre en Syrie se poursuit par d'autres moyens que les mortiers et bombes. L'"Armée syrienne électronique" (SEA) vise non pas les rebelles mais les réseaux sociaux de grands médias occidentaux, que ses hackers piratent pour relayer la parole officielle du régime de Bachar al-Assad.
"Nous avons littéralement piraté tout ce que la planète compte d'organes d'information", se félicite un porte-parole de cette armée d'un genre nouveau.
Mercenaires ou convaincus?
LA SEA affirme disposer d'un millier de membres, jeunes pour la plupart, vivant en Syrie et agissant volontairement. Les proches des rebelles affirment au contraire que la SEA représente une aile du gouvernement de Bachar al-Assad, financée par un cousin influent du président, et basée en Syrie et à Dubaï.
L'offensive des hackers est menée avec la tactique du mail ou tweet "cheval de Troyes", pour faire main basse sur des informations sensibles, dont le mot de passe des sites qu'ils ciblent.
Les principales victimes sont les comptes Twitter de l'agence de presse américaine Associated Press et du service photo de l'AFP, de même que les réseaux sociaux de la BBC, d'Al Jazeera, du Financial Times et du Guardian.
afp/kkub
Attentat sanglant au coeur de Damas
Au moins quatorze personnes ont été tuées et une trentaine d'autres blessées mardi à Damas, dans un double attentat à la bombe sur la place Marjeh, selon la télévision officielle.
Dans la nuit de lundi à mardi, les rebelles ont partiellement pris l'aéroport militaire de Mennegh dans la province d'Alep, prochaine cible des attaques des troupes du régime. L'armée syrienne a riposté par une série d'attaques mardi sur les positions rebelles dans cette région.
Les Etats-Unis prêts à armer les rebelles?
Les Etats-Unis pourraient prendre dès cette semaine une décision sur l'opportunité d'armer les rebelles syriens, déclarent des responsables de l'administration, alors que le secrétaire d'Etat John Kerry a reporté une tournée au Proche-Orient pour assister à des réunions sur le sujet.
Si la Maison Blanche débat depuis des mois de la question de l'armement des rebelles, la question se fait plus pressante depuis la prise de la ville stratégique de Qousseir le 5 juin par les forces de Bachar al-Assad, faisant basculer le rapport de force en faveur de Damas.
La guerre des images
La batailles des images fait rage, avec la diffusion le week-end dernier d'une vidéo montrant l'exécution barbare d'un adolescent de 14 ans dans le nord de la Syrie par un groupe islamiste armé.
Active également sur le front de la guerre de l'information, l'Armé syrienne électronique avait déjà fait parler d'elle ce printemps avec la diffusion de vidéos insoutenables montrant, apparemment, des exécutions sommaires de soldats du régime, ou encore un rebelle mordant à pleines dents le coeur arraché d'un soldat mort.
Bien que l'authentification des éléments diffusés a été jugée hautement problématique, les vidéos des abus commis par les rebelles ont porté un coup dur à l'opposition.
"L'utilisation du cyber-espace doit être envisagée comme un front à part entière dans n'importe quel conflit contemporain", estime Jarno Limnell, de la société finlandaise de sécurité des réseaux Stonesoft.
Les pays du Golfe passent aux sanctions
Les monarchies sunnites du Golfe ont promis lundi de sanctionner les miliciens du Hezbollah chiite libanais en représailles à leur intervention en Syrie aux côtés des forces de Bachar al Assad.
Cette décision intervient cinq jours après la condamnation par la Ligue arabe de l'implication du Hezbollah dans la bataille de Qousseir, une ville stratégique proche de la frontière libanaise que les forces loyalistes ont reprise mercredi aux rebelles syriens.