Le gouvernement grec a annoncé mercredi le dépôt d'un projet de loi réorganisant l'audiovisuel public en Grèce autour d'une nouvelle entité baptisée Nerit, après la fermeture autoritaire la veille de la radiotélévision publique ERT. Le texte doit être abordé lors d'une réunion dans l'après-midi de la commission des projets de lois, a précisé un bref communiqué gouvernemental.
Le texte prévoit la constitution "d'une société anonyme publique appartenant à l'Etat", mais qui "a sa propre organisation administrative et économique et est sous l'égide de l'Etat".
Parallèlement, les salariés des chaînes publiques grecques ERT continuaient leurs émissions mercredi matin au siège d'ERT, situé dans la banlieue nord-est d'Athènes, derrière les banderoles et les débris des manifestations de la veille.
2700 emplois menacés
Visibles sur www.ert.gr et sur la chaîne locale 902 appartenant au parti communiste KKE, étaient diffusés des débats entre les journalistes de la chaîne sur le coup de massue reçu la veille qui d'emploi près de 2700 salariés.
Les centrales syndicales du privé et du public, GSEE et Adedy, ont appelé à une grève générale de 24 heures jeudi et à un rassemblement devant le siège d'ERT, qualifiant "de coup d'Etat" la décision du gouvernement.
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ats/ptur
La Commission européenne prend acte
"La Commission européenne a pris note de la décision des autorités grecques de fermer la radiotélévision publique ERT, une décision prise de façon pleinement autonome", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Mais le service audiovisuel public occupe "une place essentielle dans la démocratie européenne", a-t-elle ajouté, en se félicitant que le gouvernement ait annoncé mercredi le dépôt d'un projet de loi sur un nouvel audiovisuel public.
Soutien médiatique
La chaîne de télévision belge Télé Bruxelles a remplacé mercredi à l'antenne son propre logo par un sigle "ERT Solidarité". "Ce geste symbolique vise à montrer qu'aucune télévision européenne, et certainement pas celle de la capitale de l'Europe, ne reste indifférente à la situation de ERT et de son personnel", indique la chaîne dans un communiqué.
L'organisation de défense des libertés de la presse Reporters sans frontières a quant à elle appelé Athènes à "revenir immédiatement sur sa décision aberrante de suspendre les chaînes du groupe de télévision publique ERT". "A l'annonce d'une décision aussi soudaine et brutale, on ne peut ressentir que sidération et consternation", déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, dans un communiqué.