![Dans les situations d'urgence, femmes et jeunes filles sont exposées à un risque d'exploitation accru. [Muzaffar Salman]](https://img.rts.ch/articles/2013/image/4qcj3q-27883683.image?w=1280&h=720 "Dans les situations d'urgence, femmes et jeunes filles sont exposées à un risque d'exploitation accru. [Muzaffar Salman]")
Ados syriennes mariées de force pour échapper à la vie de réfugié
Le phénomène des mariages précoces se développe en Jordanie, touchant les jeune filles de familles réfugiées syriennes. Les associations de protection des femmes tirent la sonnette d'alarme.
Les mariages précoces se multiplient en Jordanie, où de plus en plus de réfugiés syriens marient leurs filles dès l'adolescence dans l'espoir de leur offrir la sécurité.
L'association caritative Kitab wa Sunna, qui aide des milliers de réfugiés, dit recevoir régulièrement des demandes d'hommes venus chercher une épouse au camp de réfugiés de Zaatari. La "recherche" de jeunes épouses se pratique également dans la rue et dans les commerces, selon des témoignages locaux.
"Esclavage dissimulé"
"Dans toutes les situations d'urgence, les femmes et les jeunes filles sont exposées à un risque d'exploitation accru", affirme Dominique Hyde, représentante de l'UNICEF en Jordanie, alors qu'Amman dit accueillir au moins 500'000 Syriens. Parmi les réfugiés ayant fui la guerre civile en Syrie, 70% sont des femmes et des enfants, selon l'ONU.
La Campagne nationale pour la protection des femmes syriennes, active sur les réseaux sociaux, a par ailleurs tiré la sonnette d'alarme face à "ces demandes en mariage d'Arabes du Golfe et d'autres régions, motivées par des instincts purement sexuels", dénonçant un "esclavage dissimulé" et "le commerce du sexe".
afp/kkub
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"Normal de se marier à 16 ans"
Au ministère jordanien de l'Intérieur toutefois, on estime que les chiffres des mariages sont "dans la moyenne" avec 1029 mariages contractés entre des Jordaniens et des Syriennes depuis l'arrivée des premiers réfugiés dans le royaume en 2011. Et 331 Syriennes mariées à des non-Jordaniens.
Certains réfugiés, comme Saïd Hariri, ancien membre de la Sécurité, défendent par ailleurs les mariages précoces. "Dans la tradition syrienne, il est normal qu'une fille se marie à 16 ans. Si elle est toujours célibataire à 20 ans, elle se fera traiter de vieille fille."
L'écart d'âge se creuse entre époux
"Les Syriens expliquent que même si les mariages précoces étaient fréquents dans leur pays avant la crise, il y a des changements depuis leur arrivé en Jordanie, explique Dominique Hyde, représentante de l'UNICEF en Jordanie.
Selon la responsable, la principale nouveauté est l'écart d'âge croissant entre les époux.