Le religieux modéré Hassan Rohani a créé la surprise en remportant dès le premier tour la présidentielle iranienne avec 50,68% des voix, une victoire qui marque le retour des modérés et réformateurs au gouvernement après une longue traversée du désert.
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Il succède à Mahmoud Ahmadinejad dont la réélection contestée en 2009 avait donné lieu à des manifestations de masse violemment réprimées.
Participation à 72%
Hassan Rohani a "obtenu 18,6 millions de voix sur un total de 36,7 millions de votes exprimés", a déclaré le ministre iranien de l'Intérieur, Mostafa Mohammad Najar à la télévision d'Etat.
La participation a atteint 72,7%", sur les 50,5 millions d'électeurs appelés aux urnes, contre 85% en 2009.
Conservateurs divisés
Après une campagne atone, Hassan Rohani, un proche de l'ex-président Akbar Hachemi Rafsandjani (modéré), a bénéficié du désistement de l'autre candidat réformateur Mohammad Reza Aref et de l'appui mardi du chef des réformateurs, l'ex-président Mohammad Khatami.
Le vainqueur a aussi profité de la division du camp conservateur, qui présentait cinq candidats. Il devance d'ailleurs largement les trois principaux candidats conservateurs: le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf (16,5%), l'actuel chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili (11,35%) et l'ex-chef des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, Mohsen Rezaï (10,58%).
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agences/mre/jgal
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De la souplesse, pas de rupture
Hassan Rohani a promis plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident, mais sa victoire ne marquera toutefois pas une rupture dans la politique de la République islamique, les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales étant sous l'autorité directe du guide suprême, Ali Khamenei.
S'il apparaît à ce titre comme le candidat le moins conservateur, il n'en est pas moins un pur produit de la théocratie iranienne. Le candidat avait joué un rôle actif dans la révolution qui a renversé le Chah en 1979.
Pour les autorités de Téhéran, il incarne donc une forme de continuité.
Possible baisse des tensions
Les experts ne pensent pas qu'une éventuelle victoire de Hassan Rohani changerait fondamentalement les relations entre l'Iran et l'Occident. Mais ils s'attendent à ce qu'il adopte une politique étrangère moins conflictuelle que celle du président sortant Mahmoud Ahmadinejad, tout en promouvant une "charte des droits civils" dans son pays.
Selon la Constitution, le président est le deuxième personnage de l'Etat et ses capacités d'action sont limitées sur les dossiers stratégiques, tel le nucléaire.
Israël et les Etats-Unis ont d'ailleurs souligné que l'élection n'apporterait pas de changement dans la politique iranienne.