Lors d'une audition devant une commission du Congrès américain à Washington, le directeur de l'agence de renseignement américaine NSA, le général Keith Alexander, a défendu mardi le programme Prism de surveillance d'internet et du réseau téléphonique comme un outil vital ayant contribué à déjouer une cinquantaine d'attentats dans le monde depuis le 11 septembre 2001. Un responsable du FBI a donné des détails supplémentaires sur quatre de ces projets, dont l'un visait le métro de New York.
C'est en quelque sorte la contre-attaque des services de renseignement américains à propos de ce programme très décrié révélé par un ancien employé de la NSA, Edward Snowden.
Un individu pisté grâce à des e-mails
Sean Joyce, numéro deux du FBI (police fédérale américaine), a ainsi donné des informations sur plusieurs affaires, dont une tentative d'attentat contre le métro de New York. Un individu se préparait à faire sauter des sacs à dos remplis d'explosifs quand il a été arrêté par le FBI. Cet habitant du Colorado était suivi par les agents fédéraux depuis que l'un de ses e-mails échangés avec un terroriste pakistanais avait été intercepté à l'automne 2009 par la NSA.
Le scénario est similaire pour un projet d'attentat contre la bourse de New York et contre le quotidien danois qui avait publié les caricatures de Mahomet. Plus de 50 fois, explique le Général Alexander, la surveillance électronique menée par son agence a permis d'interrompre des projets d'attentat à différents stades d'aboutissement.
Pour prévenir un nouveau 11-Septembre
En témoignant devant le Congrès, il a cherché à prouver que les programmes tels que Prism, révélé par le quotidien britannique Guardian, sont nécessaires à la protection des Etats-Unis et de leurs alliés. "Je préfère être ici pour débattre de ça plutôt que pour expliquer pourquoi nous aurions échoué à prévenir un nouveau 11-Septembre", a-t-il dit.
Dans une interview accordée la veille à la chaîne de télévision publique PBS, le président Barack Obama s'est engagé à ce que les agences de renseignement expliquent mieux leur système au peuple américain.
Eric Guevara-Frey/oang