L'Equateur annonce qu'il renonce à son accord douanier avec les Etats-Unis qui lui valait des tarifs préférentiels. Et ce, pour réaffirmer son indépendance en vue de l'examen de la demande d'asile de l'informaticien Edward Snowden.
"L'Equateur renonce de manière unilatérale et irrévocable à ces préférences douanières", selon une déclaration du gouvernement. "L'Equateur n'accepte ni des pressions ni des menaces de personne. Et il ne marchande pas avec les principes, il ne les soumet pas à des intérêts mercantiles, aussi importants qu'ils soient", ajoute le texte.
Combattre le narcotrafic
Les Etats-Unis ont signé un accord douanier avec plusieurs pays andins leur offrant des tarifs préférentiels en contrepartie de leur engagement à combattre le narcotrafic.
Selon Quito, ces tarifs "sont devenus rapidement un nouvel instrument de chantage".
"Nous aurions été enchanté que, de la même manière qu'on exige avec urgence de livrer Monsieur Snowden au cas où il foulerait le sol équatorien (...), on en fasse de même avec les fugitifs de la justice équatorienne réfugiés aux Etats-Unis", affirme encore le gouvernement.
ats/pym
Contradictions
L'Equateur a fourni un laisser-passer à l'ancien consultant de la CIA Edward Snowden, recherché par Washington et confiné dans la zone de transit d'un aéroport à Moscou, a affirmé jeudi la chaîne de télévision hispanique Univision, basée aux Etats-Unis, document à l'appui. Mais, dans le même temps, une source qualifiée de "proche du dossier" affirme que Snowden ne peut toujours pas quitter la Russie, faute d'un passeport valable.
Côté équatorien, la ministre Betty Tola a assuré jeudi que le gouvernement n'avait "pas autorisé la délivrance d'aucun sauf-conduit ou document de réfugié" à Edward Snowden, précisant que sa demande d'asile n'avait "pas encore pu être traitée car le demandeur ne se trouve pas en territoire équatorien".
Obama n'interceptera pas l'avion de Snowden
Le président américain a assuré ne pas avoir l'intention d'intercepter l'avion d'Edward Snowden, recherché par les Etats-Unis pour espionnage, si l'ex-consultant de la NSA devait quitter l'aéroport de Moscou où il se trouve depuis dimanche. "Je ne vais pas envoyer des avions pour attraper un pirate informatique de 29 ans", a déclaré jeudi Barack Obama, lors d'une visite au Sénàégal.
Le président américain a également indiqué ne pas avoir appelé ses homologues chinois et russe à propos d'Edward Snowden, car il s'agit purement d'une affaire légale selon Washington.
La Suisse veut des réponses
La Suisse insiste: elle veut que les Etats-Unis répondent à toutes ses questions sur les activités passées d'Edward Snowden comme agent de la CIA à Genève. A ce jour, la seule réponse a été "très diplomatique", a déclaré jeudi le conseiller fédéral Didier Burkhalter. "Nous avons décidé de continuer la discussion avec les Américains sur les questions en suspens", a-t-il ajouté.
Il y a deux semaines, le Département fédéral des Affaires étrangères avait demandé à l'ambassade américaine à Berne des éclaircissements sur les circonstances d'une tentative présumée de recrutement d'un employé de banque suisse par la CIA. De mars 2007 à février 2009, Edward Snowden était inscrit comme attaché à l'ambassade américaine à l'ONU à Genève.