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La Suisse a voulu négocier le silence de l'ex-informaticien de HSBC Genève

Hervé Falciani, lors de l'audience de la justice espagnole ayant rejeté la demande d'extradition de la Suisse. [CARLOS HIDALGO]
Hervé Falciani, lors de l'audience de la justice espagnole ayant rejeté la demande d'extradition de la Suisse. - [CARLOS HIDALGO]
De retour en France pour son audition mardi par l'Assemblée nationale, l'ancien informaticien de la banque HSBC Genève Hervé Falciani révèle au site Mediapart comment la Suisse a tenté d'acheter son silence.

Hervé Falciani est en France depuis quelques jours, après avoir été retenu presque une année en Espagne.

À la veille de son audition à huis clos par l'Assemblée nationale, l'ex- informaticien de la banque HSBC Genève raconte au site d'information en ligne Mediapart ses premières auditions par les juges du Pôle financier et, surtout,comment la Suisse a tenté de négocier son silence.

Entente à l'amiable

"En février 2012, les autorités suisses ont tenté de négocier son silence. Accompagné de ses avocats, Hervé Falciani rencontre à Genève deux procureurs fédéraux dans le plus grand secret", détaille Mediapart. Avant de citer Hervé Falciani: "Pendant quelques heures, ils exposèrent leur position sur une entente à l’amiable qui me permettrait de sortir coupable, condamné, mais sans prison ferme. En bref, j’aurais pu aider à enterrer l’affaire évitant ainsi les risques de représailles", affirme-t-il. Et d'ajouter "que cette solution n'avait pas été retenue".

Arrêté à Barcelone le 1er juillet 2012, Hervé Falciani, de nationalité franco-italienne, est accusé par la Suisse du vol de fichiers bancaires en 2009 qui avait permis d'identifier des milliers d'évadés fiscaux.

olhor

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Rappel des derniers faits

Le parquet de Paris a ouvert le 23 avril 2013 une information judiciaire sur les conditions dans lesquelles des milliers de contribuables français ont ouvert des comptes non déclarés en Suisse chez HSBC, pratique révélée en 2009 par Hervé Falciani.

Début mai, la justice espagnole a refusé de l'extrader vers la Suisse, estimant que les faits qui lui sont reprochés ne sont pas susceptibles de poursuites en Espagne.

Grâce aux données d'Hervé Falciani, des enquêtes de grande ampleur ont été lancées ces dernières années aux États-Unis, en Italie, en Belgique ou en Espagne.