La présidente du Front national, Marine Le Pen, pourra être poursuivie par la justice française pour ses propos assimilant les prières de rue des musulmans à une "occupation", le Parlement européen ayant voté mardi la levée de son immunité.
Les élus européens, réunis en session plénière à Strasbourg, ont approuvé à main levée la fin de l'immunité de Mme Le Pen, eurodéputée depuis 2004.
L'intéressée avait elle-même anticipé cette décision, en affirmant dès lundi qu'elle ne la craignait pas, qu'elle maintenait ses propos controversés et qu'elle estimait être incriminée pour un "délit d'opinion".
"Terrible anxiété"
"Oui, ça va arriver parce que je suis une dissidente", mais "je ne le crains absolument pas" et "je m'en moque", avait-elle affirmé sur LCI.
Le Front national a réagi mardi en estimant que cette levée d'immunité était "contraire à toute la jurisprudence de cette assemblée". Elle "traduit la terrible anxiété de la caste face à une responsable politique (...) dont la dynamique électorale fait trembler le pouvoir", a affirmé le parti d'extrême droite dans un communiqué.
agences/rber
Les propos incriminés
En décembre 2010, lors d'une réunion publique devant des militants frontistes, Marine Le Pen avait dénoncé dans un discours les "prières de rue" de musulmans, les qualifiant "d'occupation", sans "blindés (ni) soldats", mais d'"occupation tout de même".