La justice turque bloque le projet de rénovation de la place Taksim

Les Turcs se sont rassemblés plusieurs fois place Taksim pour protester contre le projet de rénovation et le gouvernement. [REUTERS/Osman Orsal]
Les Turcs se sont rassemblés plusieurs fois place Taksim pour protester contre le projet de rénovation et le gouvernement. - [REUTERS/Osman Orsal]
A l'origine d'un large mouvement de protestation en Turquie, le projet d'urbanisme de la place Taksim, à Istanbul, a été annulé par la justice.

Un tribunal administratif a annulé un projet de rénovation de la place Taksim à Istanbul, à l'origine d'un vaste mouvement de contestation, début juin, contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan.

Ce tribunal a jugé que le projet violait les règles de l'urbanisme et portait atteinte à l'identité du lieu, selon un avocat de plaignants. Cette décision constitue un revers pour le Premier ministre, qui est venu à bout par la force du mouvement de contestation.

Suspendu à la décision de la justice

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, principale cible des manifestants, avait annoncé au plus fort de la crise, le 14 juin, que son gouvernement islamo-conservateur respecterait la décision finale de la justice dans ce dossier et qu'il suspendait les travaux d'aménagement controversés de la place jusqu'à un jugement définitif.

Ce projet prévoyait notamment la reconstruction d'une ancienne caserne ottomane à la place du parc et la construction de tunnels, aujourd'hui presque achevés, pour rendre la place piétonne.

agences/fb

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Des manifestations d'envergure

Le 31 mai, la police turque était violemment intervenue pour évacuer quelques centaines de militants écologistes du parc Gezi qui s'opposaient à l'arrachage de ses 600 arbres dans le cadre d'un projet d'aménagement de la place Taksim.

La violence de cette intervention avait suscité la colère de nombreux Turcs et avait suscité une vaste contestation politique contre le gouvernement, au pouvoir depuis 2002.

Selon des estimations de la police, quelque 2,5 millions de personnes sont descendues dans la rue de près de 80 villes pendant trois semaines pour exiger la démission du Premier ministre Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir "islamiser" la société turque.

Le parc Gezi a été occupé pendant plus de deux semaines par des milliers de manifestants, qui en ont été délogés définitivement par la force le 15 juin.

Ces manifestations ont fait quatre morts et près de 8000 blessés.