Modifié

L'armée égyptienne renverse Mohamed Morsi et suspend la Constitution

Le général égyptien Abdel Fattah al-Sisi annonce à la télévision la "feuille de route" et le remplacement de Mohamed Morsi.
Le général égyptien Abdel Fattah al-Sisi annonçant à la télévision la "feuille de route" et le remplacement de Mohamed Morsi.
L'armée égyptienne a suspendu mercredi la Constitution et renversé le président Mohamed Morsi. Celui-ci sera remplacé par le président de la Cour constitutionnelle.

La Constitution égyptienne a été provisoirement suspendue et le président Mohamed Morsi va être remplacé à la tête de l'Etat par le président de la Cour constitutionnelle, a annoncé mercredi soir le chef de l'état-major de l'armée égyptienne.

Dans une déclaration lue à la télévision, le général Abdel Fattah al-Sisi a annoncé que l'Egypte allait être dirigée par un gouvernement d'experts et qu'une commission serait chargée de réviser la Constitution.

Un gouvernement regroupant "toutes les forces nationales" et "doté des pleins pouvoirs" sera aussi chargé de "gérer la période actuelle".

Élections en ligne de mire

Le chef d'état-major a ainsi appelé de ses voeux l'organisation d'une élection présidentielle et d'élections parlementaires ainsi qu'à la création d'un comité de réconciliation nationale.

Abdel Fattah al-Sisi a prévenu que l'armée et la police répondraient à toutes les violences.

Expiration de l'ultimatum

Ces développements surviennent après l'expiration de l'ultimatum de l'armée qui menaçait lundi d'imposer sa propre "feuille de route" à Mohamed Morsi s'il ne "satisfait pas les revendications du peuple", en allusion à une partie de la population qui manifeste massivement depuis.

Après avoir rejeté cet ultimatum mardi et mis en avant la "légitimité" que lui confère son élection démocratique, le président a jusqu'au dernier moment tenté de régler la crise en proposant "un gouvernement de coalition et de consensus afin d'organiser des législatives à venir".

Après la chute du régime de Hosni Moubarak, chassé en février 2011 par une révolte populaire, l'armée avait pris les rênes du pouvoir jusqu'à l'élection de Mohamed Morsi, premier président civil et islamiste d'Egypte accusé par ses détracteurs de vouloir instaurer un régime autoritaire au profit des Frères musulmans dont il est issu.

agences/gchi

Publié Modifié

Foules en liesse en Egypte

L'annonce du renversement de Mohamed Morsi a déclenché une explosion de joie des opposants au président qui manifestaient en masse à travers le pays.

Des voitures défilaient en klaxonnant à travers la capitale, tandis que la foule massée sur l'emblématique place Tahrir a exulté au moment du discours télévisé.

Mohamed Morsi dénonce un coup d'Etat

Le président islamiste égyptien Mohamed Morsi a dénoncé mercredi un "coup d'Etat complet", après l'annonce par le chef de l'armée qu'il était écarté du pouvoir.

Le "coup d'Etat est rejeté catégoriquement par tous les hommes libres de notre pays", a-t-il déclaré sur Twitter.

Un de ses proches collaborateurs a déclaré de son côté que M.Morsi appelait les Egyptiens à "résister pacifiquement à ce coup d'Etat, comme il le fera lui-même".

"Ce qu'ils ont fait est illégal, ils n'ont pas autorité pour le faire", a-t-il ajouté.