Quelques heures après la destitution du président Morsi par l'armée (lire: L'armée place le président égyptien déchu en détention), le président américain Barack Obama s'est dit "profondément inquiet" et a appelé à l'élection rapide d'un nouveau gouvernement civil en Egypte.
Il a par ailleurs annoncé qu'il allait demander aux agences et ministères concernés d'étudier les "implications" légales de la nouvelle situation pour l'aide que Washington verse annuellement à l'Egypte. En vertu de la loi américaine, cette aide ne peut aller vers un pays où un coup d'Etat a eu lieu. Washington a aussi ordonné l'évacuation de son ambassade au Caire.
L'intervention de l'armée "préoccupante"
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé "préoccupante" l'intervention de l'armée pour renverser le président égyptien, tout en jugeant les revendications des manifestants égyptiens "légitimes".
L'Union européenne a appelé de son côté toutes les parties en Egypte à "retourner rapidement au processus démocratique", notamment par la tenue de nouvelles élections présidentielles, après le renversement du président islamiste démocratiquement élu.
La Suisse a de son côté appelé à un retour rapide de la démocratie, à rechercher des solutions politiques et à éviter une escalade de violence (lire La Suisse appelle à la démocratie et déconseille de se rendre en Egypte ).
Appel au respect des libertés
Par la voix de son ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle, l'Allemagne a parlé d'un "échec majeur pour la démocratie". "Il est urgent que l'Egypte retourne aussi vite que possible à un ordre constitutionnel, il y a un réel danger que le processus de transition démocratique en Egypte soit sérieusement altéré," a-t-il ajouté.
Le Royaume-Uni, qui a évité de parler d'un "coup d'Etat", a appelé au calme en Egypte, tout en se prononçant contre l'intervention de l'armée pour changer le régime.
Quant à la France, elle a pris "acte" de l'annonce en Egypte de nouvelles élections, a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. Elle "souhaite que les échéances soient préparées dans le respect de la paix civile, du pluralisme, des libertés individuelles et des acquis de la transition démocratique, afin que le peuple égyptien puisse choisir librement ses dirigeants et son avenir", a-t-il ajouté.
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ats/vtom
"Le printemps arabe a entraîné le chaos"
Du côté de la Russie, Alexeï Pouchkov, président de la commission pour les Affaires étrangères de la Douma (chambre basse du Parlement russe), a estimé que le renversement de Mohamed Morsi prouve que "le printemps arabe" n'a entraîné que le "chaos" et que la démocratie ne fonctionne pas dans les pays non occidentaux.
La fin de l'islam politique, selon Bachar al-Assad
Le président syrien Bachar al-Assad a assuré que les manifestations monstres contre son homologue égyptien déchu Mohamed Morsi marquent la fin de l'islam politique, selon des extraits d'une interview à un journal syrien à paraître jeudi.
"Où que ce soit dans le monde, quiconque utilise la religion dans un but politique ou pour favoriser certains par rapport à d'autres, est condamné à l'échec", a ajouté Bachar al-Assad.
Les appels des organisations internationales
Amnesty International a lancé un appel à l'armée égyptienne pour qu'elle "fasse tout ce qui est en son pouvoir pour préserver les droits de l'Homme et la sécurité de chacun en Egypte, quelles que soient ses opinions politiques".
Pour l'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch, "le nouveau gouvernement égyptien devrait rompre de manière décisive avec le modèle d'abus graves qui a prévalu depuis le soulèvement de janvier 2011 et s'engager au respect des droits de libre expression et de réunion pacifique".
Les félicitations d'Arabie Saoudite
Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a été le premier dirigeant étranger à féliciter Adly Mansour, qualifié de "président de la République arabe d'Egypte soeur", avant même sa prestation de serment.
Le Soudan a fait savoir qu'il espérait que "la paix et la stabilité prévalent" dans son pays "frère" l'Egypte, selon l'agence Suna.
Du côté israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a demandé à son gouvernement de ne pas commenter la situation en Egypte. "Nous ne nous occupons pas pour le moment de ce qui se passe là-bas. C'est un problème intérieur égyptien", a déclaré le ministre de l'Intérieur.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a lui félicité le nouveau chef de l'Etat, tout en rendant hommage au "rôle joué par les forces armées pour préserver la sécurité.
La Chine a elle dit respecter le choix du peuple égyptien.