Le général al-Sissi: le nouvel homme fort
Depuis la destitution de Mohamed Morsi, c'est le général Abdel Fattah al-Sissi qui tire une grande partie des ficelles de l'Egypte en tant que chef de l'armée.
Agé de 58 ans, Abdel Fattah al-Sissi avait remplacé en août 2012 le maréchal Hussein Tantaoui, qui avait été l'un des plus proches collaborateurs de Hosni Moubarak. La mise à l'écart du maréchal Tantaoui par le président Mohamed Morsi avait alors alimenté de nombreuses spéculations.
Pieux, il a été accusé lors de sa nomination d'être proche des islamistes. Mais al-Sissi apparaît avant tout comme un homme du sérail militaire. Il a à plusieurs reprises affiché sa préoccupation "d'augmenter l'efficacité des forces armées" et est aussi un fervent admirateur de l'ancien président nationaliste Gamal Abdel Nasser.
Né au Caire en novembre 1954, diplômé en sciences militaires de l'académie militaire égyptienne en 1977, il a ensuite étudié dans une académie militaire britannique en 1992 avant de rejoindre une école militaire américaine en 2006.
Adly Mansour: le chef d'Etat inconnu
Pour remplacer Mohammed Morsi à la présidence de l'Egypte, l'armée a nommé le 4 juillet 2013 celui qui était alors président du Conseil constitutionnel Adly Mansour. Le magistrat, qui a la difficile tâche de diriger l'Egypte durant la phase de transition, a le pouvoir de publier des décrets constitutionnels durant la phase de transition. Il est toutefois resté très en retrait lors des heurts de août 2013 entre les forces de sécurité et les militants pro-Morsi.
Adly Mansour, 67 ans, a suivi une partie de ses études en France, à l'Ecole nationale d'administration. Il a ensuite accompli une longue carrière judiciaire, notamment dans des tribunaux religieux encadrés par l'Etat.
Il avait été nommé à la tête du Conseil constitutionnel par Mohamed Morsi à la mi-mai et n'avait pris ses fonctions qu'au début de la semaine. Le magistrat était vice-président du conseil depuis 1992.
Adly Mansour reste toutefois inconnu du grand public et très peu d'informations circulent sur lui. La grande majorité des Egyptiens l'a très probablement vu pour la première fois lors de sa prestation de serment, retransmise à la télévision. C'est peut-être ce relatif anonymat qui a motivé l'armée à le propulser à la tête de l'Etat
Mohammed ElBaradei: le leader de l'opposition
Mohammed ElBaradei, 71 ans, est très populaire parmi les militants pro-démocratie pour ses combats contre Hosni Moubarak et Mohamed Morsi. Il souffre toutefois d'un manque de visibilité dans l'Egypte profonde. Nommé Premier ministre après le départ de Morsi, il a présenté sa démission après les heurts du 14 août 2013, affirmant qu'une issue pacifique était possible.
En 2012, il avait déclaré forfait pour la course à la présidence égyptienne, accusant le pouvoir militaire de transition, à l'époque dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui, de perpétuer le système répressif d'autrefois.
Après son diplôme en droit obtenu à l'Université du Caire, il réalise une carrière dans la diplomatie égyptienne avant d'entrer à l'ONU. Il prend la tête de l'Agence internationale de l'énergie atomique en 1997, un poste qui lui confère une notoriété internationale et un statut d'adversaire à Washington, à propos de l'Irak, puis de l'Iran.
Il a reçu le prix Nobel de la Paix en 2005 pour son travail et celui de l'organisation contre la prolifération des armes nucléaires, puis, en 2006, la "médaille du Nil", la plus haute distinction en Egypte.
Mohamed Badie: le Frère musulman en fuite
Huitième Guide suprême des Frères musulmans après son élection en 2010, Mohammed Badie, 70 ans, est entré dans la confrérie en 1996. Ce diplômé de médecine, qui en représente le courant conservateur, a oeuvré pour l'amener au pouvoir, réussissant à remporter les législatives avec la vitrine politique des Frères, le Parti de la Liberté et de la Justice.
Après le départ de Mohamed Morsi, les leaders des Frères musulmans ne sont plus en odeur de sainteté. Début août, la justice les accuse d'incitation au meurtre lors de manifestations pro-Morsi et fixe au 25 août l'ouverture du procès de six figures de la confrérie, dont le Guide suprême Mohamed Badie et ses deux adjoints Khairat al-Chater et Rachad Bayoumi. Tous les trois ont été arrêtés. Le procès a finalement été ajourné au 29 octobre.
Mahmoud Ezzat a été nommé ad interim pour remplacer Mohamed Badie. Il était jusqu'ici un autre de ses adjoints.
vtom/boi