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Mohammed ElBaradei devrait être nommé Premier ministre de l'Egypte

Mohammed ElBaradei avait activement soutenu le soulèvement contre Hosni Moubarak en janvier-février 2011. [EPA/HANNIBAL HANSCHKE]
Mohammed ElBaradei avait activement soutenu le soulèvement contre Hosni Moubarak en janvier-février 2011. - [EPA/HANNIBAL HANSCHKE]
Mohammed ElBaradei devrait être nommé Premier ministre de l'Egypte, trois jours après le coup militaire qui a renversé Mohamed Morsi. Cette annonce intervient alors que les tensions sont toujours aussi vives sur le terrain entre pro et anti-Morsi.

Figures de proue de la mouvance laïque et libérale, Mohammed ElBaradei devrait être désigné pour être le nouveau Premier ministre de l'Egypte, a annoncé samedi le mouvement Tamarrod, à l'origine de l'important rassemblement qui a conduit à l'éviction du président islamiste Mohamed Morsi.

L'homme, représentant de l'opposition et âgé de 71 ans, est donné favori pour ce poste. Prix Nobel de la paix en 2005 pour son travail au sein de l'AIEA, il était revenu en Egypte en 2010 pour s'opposer au régime de Hosni Moubarak.

La présidence égyptienne a affirmé samedi soir que le Premier ministre n'avait pas été officiellement nommé, ajoutant toutefois qu'il était le choix "le plus logique".

Prestation de serment

Une source militaire a précisé que Mohammed ElBaradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), allait prêter serment dans la soirée.

L'agence officielle Mena a de son côté indiqué que Mohammed ElBaradei avait rencontré samedi le président intérimaire Adly Mansour. Il réclame aujourd'hui le départ de Mohamed Morsi et l'organisation d'une présidentielle anticipée.

Vives tension au Caire

La tension restait vive dans le centre du Caire samedi matin. Des barricades ont été érigées en plusieurs endroits de la capitale. Le dernier bilan des affrontements survenus vendredi et dans la nuit de vendredi à samedi évoque au moins 30 morts et plus de mille blessés.

Dans le centre du Caire, pro et anti-Morsi armés de pierres, de couteaux, de bâtons et de cocktails Molotov se sont livrés à des escarmouches tandis que les forces de l'ordre tentaient de s'interposer.

Barricades

La tension était palpable aux abords de l'université de la capitale, sur la rive occidentale du Nil, où les Frères musulmans ont établi des barricades et arboraient des portraits du président déchu Mohamed Morsi devant les forces de sécurité.

Le grand pont menant à ce quartier, où le trafic était contrôlé par la police et par des civils anti-Morsi, était jonché de pierres et de restes de pneus brûlés, témoignant de violents heurts dans ce secteur, où des tirs d'armes à feu ont été entendus dans la nuit et aux premières heures de la matinée.

Les accès à la place Tahrir étaient contrôlés par des anti-Morsi armés de bâtons. Le calme prévalait toutefois sur la place, où quelques centaines de personnes étaient présentes samedi matin.

agences/rber

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Nouvelles manifestations à venir

Trois jours après que les militaires ont déposé Mohamed Morsi, sa confrérie les Frères musulmans ont appelé à de nouvelles manifestations, faisant craindre de nouveaux débordements à l'issue d'une journée d'affrontements, notamment au Caire et à Alexandrie (nord), les plus grandes villes du pays.

Dans la journée de samedi, les partisans des Frères musulmans se sont rassemblés par milliers, notamment aux abords d'une mosquée de Nasr City, un faubourg du nord-est du Caire, qu'ils occupent depuis une dizaine de jours.

Quant à l'opposition, elle a appelé à des manifestations massives, en particulier dimanche, pour "défendre la révolution du 30 juin", allusion à la journée ayant vu les plus importantes manifestations contre le président déchu.

Le no 2 des Frères musulmans arrêté

Après une vague d'arrestations lancée contre les dirigeants des Frères musulmans, le procureur général a annoncé que des poursuites seraient engagées contre neuf d'entre eux dans le cadre d'une enquête pour incitation au meurtre" de manifestants.

C'est ainsi que Khairat al-Chater, l'adjoint au Guide suprême des Frères musulmans égyptiens, a été arrêté tard dans la nuit de vendredi à samedi.

Mise en garde onusienne

De son côté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a mis en garde les Egyptiens contre toute politique de "représailles".

Le règlement de la crise dans le pays implique qu'il n'y a "aucune place pour les représailles ou l'exclusion d'un parti ou d'une communauté", estime Ban, cité par un porte-parole.