Le bilan humain et écologique de l'explosion d'un train à Lac-Mégantic, au Québec, s'alourdit d'heure en heure. Le nombre de morts s'établit désormais à 13, contre 5 auparavant, et il reste une cinquantaine de disparus. De nombreuses zones restent inaccessibles aux secours car trop dangereuses après les explosions d'une rare violence.
En outre, quelque 100'000 litres de pétrole provenant des wagons-citernes se trouvent sur la rivière Chaudière et le brut pourrait atteindre le fleuve Saint-Laurent, ont indiqué lundi les autorités.
C'est "une question d'heures" avant que le pétrole ne se jette dans ce fleuve reliant les Grands lacs à l'Océan Atlantique, a souligné Eric Cardinal, un porte-parole du ministre québécois de l'Environnement.
Emporté par sa vitesse
La catastrophe ferroviaire pourrait être liée à une erreur de manipulation des freins. L'enquête indépendante ouverte par le Bureau canadien de la sécurité des transports semble en effet se concentrer sur une des cinq locomotives du convoi.
Le conducteur du train avait laissé le moteur en marche afin de maintenir la pression des freins pneumatiques. Selon le président de la compagnie ferroviaire locale, la pression a peu à peu commencé "à fuir" rendant les freins inopérants et entraînant la mise en mouvement du convoi de 72 wagons dans la pente.
Emporté par sa vitesse, le train a déraillé et au moins quatre wagons ont explosé, provoquant une gigantesque boule de feu au coeur de cette petite ville de 6000 habitants.
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agences/boi/olhor
Responsabilité du drame rejetée sur les pompiers
Le PDG de la société ferroviaire américaine mise en cause dans l'explosion d'un convoi de wagons-citernes dans la ville québécoise de Lac-Mégantic a rejeté mardi la responsabilité du drame sur les pompiers, alors qu'il était attendu de pied ferme par les habitants.
Dans des déclarations à des médias locaux, le président de la compagnie The Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA), Ed Burkhardt, a estimé que c'était l'intervention des sapeurs-pompiers d'un village voisin, moins de deux heures avant l'accident, qui aurait provoqué le drame.