Cent quatorze mille personnes ont été interrogées dans 107 pays à propos de la corruption et sur les institutions jugées les plus corrompues par l'ONG Transparency International afin de créer un "baromètre mondial de la corruption".
Plus d'une personne sur deux (53%) dans le monde estime que la corruption s'est aggravée en deux ans, selon le rapport de l'ONG publié mardi.
Au cours des douze derniers mois, 27% des personnes interrogées pour ce baromètre mondial de la corruption affirment avoir dû verser un pot-de-vin pour accéder à certains services publics ou à certaines institutions.
agences/mre
Les partis politiques, les plus corrompus...
Selon l'enquête, les partis politiques sont considérés comme le pan de la société le plus corrompu, avec une note de 3,8 sur une échelle allant de 1 ("pas du tout corrompu") à 5 ("extrêmement corrompu").
Seules 23% des personnes interrogées pensent que les efforts de leur gouvernement pour combattre la corruption sont efficaces, alors qu'ils étaient 32% à le penser en 2008.
La deuxième institution jugée la plus corrompue, à l'échelle mondiale, est la police, avec une note de 3,7. Trois catégories d'institutions - fonction publique, parlement et appareil judiciaire - se rangent juste derrière, avec des notes égales, 3,6.
Les médias, en neuvième place, obtiennent une note de 3,1 globalement. Dans le détail, c'est en Australie et en Grande-Bretagne qu'ils sont perçus comme le plus corrompus.
...aussi en Suisse
En Suisse, 43% de 1000 personnes interrogées estiment que les partis sont touchés par le fléau de la corruption. Ils figurent ainsi en tête de liste des institutions considérées comme corrompues, suivis des médias, du secteur privé et, en 4e position, du Parlement.
Selon Transparency International Suisse, ce résultat légitime les revendications formulées depuis longtemps: publication des dons versés aux partis, fixation d'un plafond de dons et transparence dans la comptabilité.
La corruption au sein de l'administration ne préoccupe en revanche guère le public. Près de la moitié des sondés affirment que le phénomène n'est pas un problème alors qu'un sur trois le juge mineur. Seuls 9% des personnes interrogées y voient un problème grave. A noter que 40% constatent toutefois une progression de la corruption dans l'administration ces deux dernières années.