Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a rétabli jeudi un chef d'accusation pour lequel Radovan Karadzic avait été acquitté concernant le génocide de musulmans et Croates de Bosnie en 1992. Il fait donc à nouveau l'objet de onze chefs d'accusation.
L'acquittement avait été prononcé à mi-chemin du procès de l'ex-chef politique des Serbes de Bosnie, âgé de 67 ans, dans le cadre d'un point de procédure très technique particulier au TPIY. Parmi les dix autres, qui étaient restés en vigueur, figure le génocide de Srebrenica en juillet 1995.
Musulmans éliminés d'une liste de municipalité
Dans le cadre d'une procédure particulière au TPIY, la défense avait demandé l'acquittement de l'accusé après la présentation des éléments de preuve de l'accusation, achevée le 25 mai 2012, et avant le début de l'argumentation de la défense.
Après cette demande, Radovan Karadzic avait été acquitté fin juin 2012 pour un génocide commis entre mars et décembre 1992 dans le but d'éliminer des musulmans et des Croates de toute une liste de municipalité de Bosnie. L'accusation avait interjeté appel.
afp/vtom
18 ans après le massacre de Srebrenica
Plus de 15'000 musulmans de Bosnie ont commémoré jeudi le génocide de Srebrenica, dix-huit ans après le massacre de 8000 hommes et adolescents par les forces serbes bosniennes, avec les obsèques de 409 victimes. Depuis 10 ans, 6066 victimes ont été identifiées et enterrées.
Le 11 juillet 1995, quelques mois avant la fin du conflit intercommunautaire de Bosnie (1992-95), les troupes serbes bosniennes avait pris le contrôle de Srebrenica, enclave musulmane proclamée en 1993 "zone protégée" de l'ONU, et procédé au massacre en l'espace de quelques jours.
Les corps ont été retrouvés dans plusieurs dizaines de charniers. Ce massacre, la pire tuerie en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, a été qualifié de génocide par la justice internationale.