Les parlementaires irlandais ont adopté vendredi peu après minuit une loi autorisant l'avortement dans le cas où la vie de la mère est en danger, selon la télévision irlandaise RTE. Dans un pays à forte tradition catholique, ce texte est très controversé.
Il doit maintenant être avalisé par la chambre haute du parlement où le gouvernement détient la majorité.
Avis unanimes de trois médecins requis
La nouvelle loi autorise l'avortement si la poursuite de la grossesse fait courir à la vie de la mère un "risque réel et substantiel" qui doit être certifié par les médecins. Elle prévoit qu'en cas de risque de suicide de la mère, l'avis unanime d'un obstétricien et de deux psychiatres est requis.
Cette clause a suscité des résistances de la part de certains parlementaires qui redoutent qu'elle n'ouvre la voie à la multiplication des avortements, mais le Premier ministre Enda Kenny (Fine Gael, centre) avait imposé un vote favorable à ses troupes sous peine d'exclusion du groupe parlementaire.
ats/rber
Pression de la Cour européenne
La modification de la loi intervient après une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) de décembre 2010. Elle avait condamné l'Irlande pour avoir interdit l'avortement à une femme en phase de rémission d'un cancer, qui craignait que sa grossesse n'entraîne une récidive de sa maladie.
En 1992, la Cour suprême irlandaise avait jugé qu'une femme avait le droit d'avorter si sa vie était en danger, mais cette décision n'avait jamais eu jusque-là de transposition législative.