Une enquête pénale a été ouverte pour espionnage, incitation à la violence et destruction de l'économie à l'encontre du président Mohamed Morsi, écarté du pouvoir par l'armée il y a 10 jours en Egypte. Le chef de l'Etat n'a pas été officiellement inculpé pour le moment.
Les services du procureur général ont publié samedi un communiqué affirmant avoir reçu des plaintes visant Mohamed Morsi, détenu depuis le 3 juillet par les militaires dans un lieu tenu secret, et huit autres responsables islamistes dont le chef de file des Frères musulmans, Mohamed Badie.
Annonce inhabituelle
Le dépôt des plaintes est la première étape de la procédure pénale, permettant au ministère public d'entamer des investigations qui pourraient déboucher sur des inculpations.
L'annonce faite samedi par le parquet est relativement inhabituelle car celui-ci attend d'ordinaire d'avoir procédé à des inculpations pour annoncer publiquement l'existence d'une procédure judiciaire.
Mohamed Badie et plusieurs autres membres de la confrérie, qui pour la plupart ont été interpellés par la police, doivent déjà répondre d'accusations pour incitation à la violence retenues contre eux cette semaine.
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ats/gchi
BERLIN ET WASHINGTON DEMANDENT LA LIBÉRATION DE MORSI
Le ministre allemand des Affaires étrangères a demandé vendredi à l'Egypte de libérer l'ancien président islamiste Mohamed Morsi, arrêté le 3 juillet dans la foulée de sa destitution par l'armée.
Guido Westerwelle a également demandé qu'une "institution neutre et à la crédibilité incontestable" puisse "immédiatement" avoir accès à l'ancien président.
Mercredi, le ministère égyptien des Affaires étrangères avait affirmé que Mohamed Morsi se trouvait "en lieu sûr, pour sa propre sécurité", qu'il était "traité dignement" et ne faisait "pour l'heure l'objet d'aucune poursuite".
Washington a aussi demandé vendredi à l'Egypte de libérer Mohamed Morsi.