La presse ibérique rapporte ce lundi que Luis Barcenas a pleinement collaboré avec la justice espagnole lors de son audition de cinq heures face au juge Pablo Ruz.
L'ancien trésorier du Parti populaire (PP), actuellement au pouvoir en Espagne, a ainsi reconnu que les documents de la "comptabilité B" du parti publiés par le journal "El País" en début d'année étaient authentiques.
"J'ai remis de l'argent liquide à Rajoy"
L'existence de salaires occultes a également été confirmée par l'homme qui a géré les finances du PP durant plus de 20 ans. "J'ai remis de l'argent liquide a Mariano Rajoy (le Premier ministre espagnol, ndlr) et María Dolores de Cospedal (secrétaire générale du PP, ndlr) en 2008, 2009, 2010", a-t-il ainsi affirmé, selon un avocat présent lors de l'interrogatoire.
Par ailleurs, Luis Barcenas n'est pas arrivé les mains vides au tribunal, il aurait également remis une clé USB contenant des dizaines de documents relatifs à la trésorerie du PP.
Dimanche, le Parti socialiste, principale force de l'opposition, a demandé "la démission immédiate" de Mariano Rajoy et rompu "toutes les relations" avec le parti de droite au pouvoir.
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agences/jgal/mre
Les affaires qui empoisonnent la droite espagnole
Luis Barcenas est en détention provisoire dans le cadre d'une enquête sur un réseau de corruption qui empoisonne la droite espagnole.
Il est aussi au coeur d'un scandale sur le possible financement illégal du Parti populaire et le versement présumé de compléments de salaires à certains de ses hauts dirigeants, dont le chef du gouvernement Mariano Rajoy.
Dimanche, cette affaire a connu un nouveau rebondissement lorsque le journal de centre-droit El Mundo a publié des conversations par sms entre Mariano Rajoy et Luis Barcenas.
Ces messages montrent, selon le journal, que "Mariano Rajoy a maintenu un contact direct et permanent" avec Luis Barcenas, "et lui a demandé qu'il nie l'existence de la comptabilité occulte et les compléments de salaires".
Le quotidien attribue à Luis Barcenas lui-même la filtration des sms, ce que démentait dimanche soir son avocat.
Rajoy affirme qu'il ne démissionnera pas
Mariano Rajoy a affirmé lundi qu'il ne démissionnerait pas, malgré ces nouvelles révélations.
"J'accomplirai le mandat que m'ont donné les Espagnols", a déclaré Mariano Rajoy devant la presse, assurant que "l'Etat de droit ne se soumet pas au chantage" et que la justice poursuivrait son travail "sans aucune pression".