Des combattants kurdes ont expulsé les combattants du Front Al-Nosra et de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), ainsi que d'autres groupuscules extrémistes, de la localité de Ras al-Aïn, a rapporté mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Ils les ont également chassés du poste-frontière, ce qui représente un revers sérieux car les jihadistes avaient transité un temps par ce point de passage pour pénétrer en Syrie. Les combats ont fait neuf morts dans les rangs islamistes, alors que deux Kurdes ont perdu la vie.
Tension entre rebelles
Selon des militants à Ras el-Aïn, des combattants partisans d'un islam rigoriste faisaient pression depuis le début du mois du ramadan sur les habitants pour qu'ils observent le jeûne, et s'en prenaient aux femmes ne portant pas le voile, ce qui est le cas des combattantes kurdes.
Ces accrochages surviennent au moment où les tensions sont fortes entre la rébellion modérée et Al-Nosra et l'EIIL, avec une multiplication des attaques des deux bords.
afp/mre
Tensions entre Kurdes et rebelles
Depuis le début de la révolte contre le régime il y a plus de deux ans, les Kurdes (10% de la population syrienne), présents essentiellement dans le Nord, tentent de se tenir à l'écart du conflit, leur objectif étant avant tout de conserver le contrôle sur leurs territoires.
Selon Charles Lister, un expert auprès du IHS Jane's Terrorism and Insurgency Centre à Londres, des tensions entre combattants kurdes et rebelles existent depuis des mois, malgré différents cessez-le-feu. Les rebelles en général considèrent que les Kurdes "ne se préoccupent que de leurs propres intérêts, plutôt que de l'islam ou de la Syrie", a-t-il dit.