Le Parlement grec a, de justesse, voté vendredi une loi en vue de la mise en place d'un nouvelle radiotélévision publique, un peu plus d'un mois après la fermeture controversée de l'ERT.
Le gouvernement de coalition dirigé par le conservateur Antonis Samaras a réussi à faire adopter son projet de loi sur la Nouvelle Radio-Internet-Télévision hellénique (Nerit S.A.), mais par seulement 155 des 300 membres du Parlement.
Supervision de l'Etat
Le chef du principal parti de l'opposition, Syriza (gauche radicale), Alexis Tsipras, a notamment insisté sur le fait que la fermeture le 11 juin pour cause de réduction des dépenses publiques de l'ERT, la défunte radiotélévision publique, était, selon lui, anticonstitutionnelle et antidémocratique.
En vertu de la nouvelle loi, Nerit S.A. sera une compagnie appartenant à l'Etat et placée sous la supervision de l'Etat, tout en jouissant d'une indépendance administrative et financière.
afp/olhor
Fermeture sans préavis
Antonis Samaras, à la tête d'une fragile coalition gouvernementale, avait fermé sans préavis l'organisme de radiotélévision public ERT dont il critiquait la mauvaise gestion, permettant ainsi à la Grèce d'économiser 300 millions d'euros par an et de supprimer environ 2600 postes dans le secteur public.
La fermeture de l'ERT avait provoqué un tollé international et un remaniement gouvernemental.
Le gouvernement a annoncé qu'il envisageait de mettre en place un programme provisoire pour assurer les transmissions -qui ont repris de manière artisanale il y a un peu plus d'une semaine- pendant environ deux mois, jusqu'à ce Nerit recrute son personnel et commence à être opérationnelle, à l'automne.
L'Etat aux assemblées générales
Le ministre chargé de la radiotélévision publique ainsi que ceux des Finances et la Culture représenteront l'Etat aux assemblée générales de la nouvelle structure, dont l'indépendance devra être assurée par un conseil de surveillance.