"Mohamed Brahmi, coordinateur général du Mouvement populaire et membre de l'Assemblée nationale constituante (ANC), a été assassiné par balles devant son domicile dans le secteur d'Ariana", ont indiqué jeudi la télévision nationale et l'agence officielle TAP.
Selon des témoins, Mohamed Brahmi, âgé de 58 ans, a été abattu par deux hommes à moto devant chez lui alors qu'il descendait de voiture. Il n'avait pas ménagé ses critiques envers le parti islamiste Ennadha au pouvoir.
La télévision Watanya a précisé que Mohamed Brahmi avait été abattu par onze balles tirées à bout portant.
Quelques mois après Chorki Belaïd
Le 6 février dernier, Chokri Belaïd, l'un des responsables de l'opposition laïque, avait été abattu devant son domicile dans la capitale tunisienne, probablement par un membre d'un groupe salafiste radical, selon la police.
afp/vtom
Manifestations à Tunis et Sidi Bouzid
Des dizaines de Tunisiens se sont rassemblés à Tunis et dans la région de Sidi Bouzid après l'annonce de cet assassinat, accusant le parti islamiste Ennahda au pouvoir. "La Tunisie est libre, les frères dégagent", ont-ils scandé.
"Ennahda doit tomber aujourd'hui", "l'Assemblée constituante doit être dissoute", ont crié les manifestants en colère qui ont commencé à se rassembler dans le centre de Tunis aussitôt la nouvelle connue.
Dans le même temps, des manifestations ont éclaté à Sidi Bouzid, ville natale de Mohamed Brahmi où des centaines ont laissé éclaté leur colère. Des bureaux d'Ennahda ont été incendiés par des protestataires.
Condamnations unanimes du meurtre
Le Département fédéral des affaires étrangères a condamné jeudi "avec la plus grande fermeté l'assassinat de Mohamed Brahmi" et appellé "à ce que toutes les personnes responsables de cet acte soient traduites en justice au terme d'une enquête indépendante et neutre".
Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a condamné cet "assassinat abject" et demandé que le meurtre ne reste pas impuni.
Navi Pillay, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, s'est dite "choquée et profondément attristée", appelant les autorités à "immédiatement ouvrir une enquête rapide et transparente".
Le président français François Hollande a lui aussi condamné "avec la plus grande fermeté" et dit son "effroi" face à cet assassinat.
Les Etats-Unis ont également "vigoureusement" condamné le crime, évoquant un acte "scandaleux et lâche".