Au moins 65 personnes ont péri samedi au Caire dans des heurts entre forces de l'ordre et partisans du président déchu Mohamed Morsi, les plus meurtriers depuis sa chute. Le nouveau pouvoir a réaffirmé sa volonté de mettre fin à la contestation des islamistes.
Les deux camps se sont rejetés la responsabilité des violences, qui ont aussi fait 9 morts vendredi à Alexandrie et aggravé la division du pays. Plus de 250 personnes au total y ont perdu la vie en un mois de graves troubles politiques.
Enquête demandée
La plus haute autorité musulmane d'Egypte, l'imam d'Al-Azhar cheikh Ahmed Al-Tayeb, a demandé une "enquête urgente" sur ces violences, et le vice-président du pouvoir de transition, le Prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei, a "condamné le recours excessif à la force".
Les affrontements ont eu lieu quelques heures après des manifestations massives vendredi des partisans de l'armée d'une part et des Frères musulmans, la formation de Mohamed Morsi, d'autre part.
La police n'a "utilisé que du gaz lacrymogène", a dit le porte-parole du ministère de l'Intérieur, laissant entendre que les dizaines de morts avaient été tués par des habitants des environs. Les pro-Morsi en revanche ont mis en cause des "policiers en uniforme agissant au côté d'hommes de main", tirant à balles réelles et de la chevrotine.
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ats/afp/vtom
Dispersion des camps des partisans de Morsi
Faisant redouter de nouveaux heurts sanglants, le ministre de l'Intérieur Mohamed Ibrahim a annoncé la dispersion "très prochaine" des deux campements au Caire où se sont installées des milliers de partisans de Mohamed Morsi depuis son renversement.
Il a promis une intervention "dans le cadre de la loi" et "le moins de pertes possible".
Mais il a aussi appelé les protestaires à quitter les lieux d'eux-mêmes "pour éviter que le sang ne coule".