Le kit pour saisir les enjeux des législatives allemandes

Le système électoral

Les législatives ont lieu tous les 4 ans, mais il arrive que des élections anticipées soient convoquées, soit à cause du décès ou de la démission du chancelier, soit sur proposition du chancelier.

Pour le Bundestag, le vote mêle système majoritaire et système proportionnel. Chaque électeur dispose de deux voix. Avec la première, il choisit un élu au système majoritaire dans des circonscriptions définies. Ainsi sont choisis 299 députés.

Avec la seconde voix, le citoyen détermine un rapport de force entre les partis en choisissant une liste électorale. Selon un système proportionnel, 300 autres députés sont alors choisis. Un parti n'atteignant pas le quorum de 5% ne sera pas représenté.

Au final, le nombre de députés varie d'une législature à l'autre, car le nombre d'élus à la proportionnelle varie en fonction des résultats pour permettre la plus juste représentation possible des partis: 323 élus en 2009 contre 315 en 2005 (pour tous les détails, voir sur le site du Bundestag).

Le Bundesrat n'est pas élu au suffrage universel et le nombre d'élus est fixe, 69 membres représentant les Länder en fonction du poids de leur population: 6 pour les Länder avec plus de 7 millions d'habitants, 5 pour 6 à 7 millions, 4 pour 2 à 6 millions et 3 pour moins de 2 millions. Il n'y a pas de moment précis pour le renouvellement et la composition change quand les Länder changent leur gouvernement.

La situation politique actuelle

Entre 2005 et 2009, une grande coalition réunissant démocrates-chrétiens et sociaux-démocrates a gouverné sous la direction d'Angela Merkel. En 2009, les législatives ont donné la victoire de la CDU de Merkel avec ses alliés libéraux-démocrates (FDP) et chrétiens-sociaux (CSU). La sortante a formé un nouveau gouvernement sans les sociaux-démocrates.

Le Bundestag est actuellement composé du groupe CDU/CSU (239 sièges), du SPD (146 députés), du FDP (93 députés), de La Gauche (76 députés) et de l'Alliance 90/Les Verts (68 députés).

Les forces en présence pour le 22 septembre

Depuis 2009, la coalition de centre-droit a peu à peu perdu des plumes dans les Länder, cédant le pouvoir dans plusieurs Etats importants comme la Rhénanie-du-Nord-Westphalie et le Bade-Wurtemberg. Ce déclin est aussi dû à celui des libéraux du FDP: à 15% en 2009, ce parti pourrait peiner à obtenir le quorum de 5%. S'il disparaît du Bundestag, la majorité de centre-droit aura de la peine à tenir.

En revanche, le SPD a repris des couleurs et, avec ses alliés verts, il pourrait rivaliser avec le centre-droit et même renverser la majorité.

Au final, et même si elle actuellement fermement exclue par les deux camps, une grande coalition entre sociaux-démocrates et démocrates-chrétiens ne peut être complètement exclue.

Les sondages

Les sondages donnent les deux blocs au coude à coude. Ni le SPD, ni la CDU ne devraient pouvoir gouverner seuls et les alliances semblent obligatoires. Du coup, les plus petits partis vont prendre de l'importance. Et ce d'autant plus que certaines nouvelles formations progressent, comme l'Alternative pour l'Allemagne, un parti eurosceptique, ou le Parti pirate.

Selon un sondage publié mi-septembre, la CDU-CSU est créditée de 41% des voix, le SPD de 26%, les Verts de 10%, Die Linke de 8% (soit 44% pour ces 3 derniers partis), le FDP de 6%, le Parti pirate de 3% et  l'Alternative pour l'Allemagne de 2%.

Ainsi, si la CDU reste la force dominante en Allemagne, elle pourrait devoir céder le pouvoir à une alliance de centre-gauche menée par le SPD. Le prochain chancelier sera donc soit Angela Merkel, soit le leader du SPD Peer Steinbrück.

Frédéric Boillat