Les partisans du président égyptien islamiste déchu Mohamed Morsi ont défié vendredi les militaires et la police. Ils refusent de quitter deux places du Caire occupées depuis un mois et appellent à de nouvelles manifestations devant des QG des forces de l'ordre.
La police a tiré des gaz lacrymogènes et chargé les manifestants pro-Morsi devant un complexe abritant des médias égyptiens, que les islamistes accusent de complaisance à l'égard du pouvoir de transition dominé par l'armée.
Eviter un bain de sang
Les émissaires occidentaux tentent pour leur part d'ultimes médiations pour éviter un bain de sang.
Depuis fin juin, quelques jours avant la destitution le 3 juillet du premier chef d'Etat égyptien élu démocratiquement, plus de 250 personnes-essentiellement des manifestants pro-Morsi- ont été tuées dans des affrontements.
Inquiétudes américaines
Jeudi, une déclaration du secrétaire d'État américain John Kerry, avait alimenté la tension et provoqué la colère des Frères musulmans.
Il s'est dit "très, très inquiet" de ces morts, mais il a pris les observateurs à contre-pied en estimant que l'intervention de l'armée le 3 juillet avait permis de "rétablir la démocratie". "Des millions et des millions de gens ont demandé à l'armée d'intervenir", a-t-il déclaré à la télévision pakistanaise Geo TV.
Les Etats-Unis, de très loin les principaux bailleurs de fonds de l'armée égyptienne, s'étaient bien gardés jusqu'alors de qualifier de coup d'Etat l'arrestation par les militaires de Mohamed Morsi, toujours détenu au secret.
agences/gchi/rber
Al-Qaïda accuse Washington
Le chef d'Al-Qaïda a accusé les Etats-Unis d'avoir "comploté" avec l'armée égyptienne et la minorité chrétienne copte pour faire destituer le président islamiste Mohamed Morsi il y a un mois. Ayman al-Zawahiri s'exprimait dans un message audio posté samedi sur des forums jihadistes.
"Les croisés, les laïcs et l'armée américanisée (d'Egypte) se sont entendus (...), grâce à l'argent des pays du Golfe et un complot des Américains, pour renverser le gouvernement de Mohamed Morsi", déclare Zawahiri, un Egyptien qui a succédé à Oussama ben Laden tué en mai 2011 par des soldats américains au Pakistan.