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Une foule dense exige le départ du gouvernement tunisien

La plus importante manifestation depuis des mois en Tunisie
La plus importante manifestation depuis des mois en Tunisie / L'actu en vidéo / 48 sec. / le 7 août 2013
Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Tunis dans la nuit pour exiger le départ du gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda. C'est la plus importante manifestation depuis des mois.

La profonde crise déclenchée en Tunisie par l'assassinat d'un opposant fin juillet ne s'atténue pas. Entre 40'000, selon la police, et 100'000 à 200'000 personnes, selon des opposants, ont manifesté dans la nuit de mardi à mercredi en banlieue de Tunis.

Les manifestants scandaient "le peuple veut la chute du régime" ou encore "le gouvernement va tomber aujourd'hui".

Deux assassinats comme détonateur

L'hétéroclite coalition d'opposition, de l'extrême gauche au centre-droit soutenu par le puissant syndicat UGTT, organise chaque nuit des rassemblements contre le pouvoir depuis l'assassinat du député Mohamed Brahmi le 25 juillet, attribué à la mouvance salafiste. Cette manifestation est de loin la plus importante depuis le début de la contestation.

De nombreux manifestants tenaient des portraits de cet élu et de l'opposant Chokri Belaïd, tué il y a six mois, le 6 février.

Ennahda rejette les critiques

Les détracteurs d'Ennahda, le parti islamiste au pouvoir accusé d'être responsable de l'essor des jihadistes, réclament un gouvernement de salut national. Une partie d'entre eux veut aussi la dissolution de la constituante dont les travaux sont paralysés depuis des mois.

Les islamistes ont rejeté ces revendications, proposant en retour d'élargir la coalition gouvernementale et des élections en décembre. "Dans les régimes démocratiques, les manifestations ne changent pas les gouvernements", a estimé le chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi, dans le journal "La Presse".

afp/boi

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Les travaux de la constituante suspendus

Tentant d'arracher l'ouverture de négociations, le président de l'Assemblée constituante a annoncé à la télévision geler les travaux de cet organe qui ne parvient pas à achever la constitution 21 mois après son élection et deux ans et demi après la révolution.

Ni le gouvernement, ni la présidence n'avaient réagi dans la soirée, alors que l'opposition évoquait une initiative positive mais insuffisante.

"C'est un premier pas vers l'apaisement (...) mais ce n'est pas suffisant, il faut aller jusqu'à la dissolution de l'ANC et la chute du gouvernement", a souligné un opposant