Des milliers de partisans du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée ont participé, à l'issue de la grande prière du vendredi, à de nouvelles manifestations en Egypte malgré les menaces d'une dispersion imminente par la force sur les deux places qu'ils occupent avec femmes et enfants au Caire.
Des heurts se sont produits, notamment dans la cité de Fayyoum, au sud du Caire, où la police qui a tiré des gaz lacrymogènes. Quatre personnes ont été blessées, selon le ministère de la Santé.
Aggravation de la crise
La crise s'est aggravée ces dix derniers jours avec l'échec de nombreuses tentatives de médiation internationales et l'annonce par le gouvernement intérimaire mis en place par l'armée que la police disperserait les rassemblements par la force au besoin après le ramadan, qui a pris fin jeudi.
Les observateurs s'attendent à ce que le gouvernement lance son opération après la fin, dimanche, de l'Aïd al-Fitr. La communauté internationale redoute un bain de sang.
afp/hof
Bref rappel des événements
Mohamed Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement et premier président islamiste et civil du pays, a été déposé et arrêté par l'armée le 3 juillet, en réponse, selon les militaires, aux attentes de millions de manifestants qui réclamaient son départ.
Les anti-Morsi lui reprochent d'avoir accaparé tous les pouvoirs au seul profit de son influente confrérie des Frères musulmans, et d'avoir achevé de ruiner une économie déjà exsangue.
Le coup de force du 3 juillet a été annoncé par le ministre de la Défense et chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, considéré depuis comme le véritable homme fort du pays.
Les militaires ont nommé un président et un gouvernement intérimaires qu'ils ont chargés d'organiser des élections pour début 2014.
Un bilan de 250 morts en un mois
En un mois, plus de 250 personnes ont été tuées - essentiellement des manifestants pro-Morsi - dans des affrontements avec les forces de l'ordre ou des anti-Morsi.