Ibrahim Boubacar Keïta, 68 ans, plus souvent appelé IBK, a été élu à la présidence du Mali. Il a obtenu un score écrasant avec 77,6% des suffrages exprimés lors du second tour de l'élection présidentielle, selon les résultats officiels publiés jeudi.
IBK partait largement favori, ayant déjà obtenu près de 40% des suffrages à l'issue du premier tour. Son rival, Soumaïla Cissé, a quant à lui récolté 22,3% des voix. Il avait reconnu sa défaite dès le lendemain du scrutin du 11 août.
Quelques heures avant d'admettre sa défaite, ce dernier dénonçait pourtant encore des fraudes électorales au profit de son adversaire.
Pas d'incident grave
En dépit de la menace d'attentats de groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda, qui avaient occupé le nord du Mali pendant neuf mois en 2012, le vote s'est déroulé sans incident majeur dans cette région.
Malgré quelques irrégularités marginales, les observateurs maliens et internationaux ont d'ailleurs salué le déroulement de l'élection.
ats/pym
Un homme à poigne
Ibrahim Boubacar Keïta est un cacique de la vie politique malienne. Il a la réputation d'homme à poigne et se réclame de la gauche.
Il resté très discret au moment du coup d'Etat du 22 mars 2012 qui a renversé le président Amadou Toumani Touré et précipité la chute du nord du Mali aux mains de rebelles touareg et de groupes jihadistes, contrairement à Soumaïla Cissé qui avait fermement condamné ce putsch.
Durant sa campagne pour la présidentielle, IBK avait affirmé que son objectif prioritaire était la "réconciliation" d'un Mali, profondément divisé.
Il a été le premier des candidats à se rendre à Kidal, chef-lieu de région à plus de 1500 km au nord-est de Bamako. Cette ville du désert, que les Touaregs considèrent comme leur berceau, a été le théâtre de violence entre communautés ethniques.