Bradley Manning, le soldat reconnu coupable de la plus importante fuite de documents secrets américains, a fait acte de contrition mercredi, aux dernières heures de son procès, et regretté "que ses actes aient blessé les Etats-Unis".
Dans une ultime supplique, à quelques jours de connaître sa peine, le jeune homme, frêle et menu, s'est tourné, contrit et nerveux, vers la juge Denise Lind: "Votre honneur, je veux d'abord commencer par demander pardon."
"Je regrette que mes actions aient blessé des gens, qu'elles aient blessé les Etats-Unis", a-t-il déclaré devant la cour martiale sur la base de Fort Meade, près de Washington.
Manning risque 90 ans de prison
L'accusé a toujours reconnu avoir transmis 700'000 documents militaires et diplomatiques à WikiLeaks, mais il nie catégoriquement avoir voulu nuire aux Etats-Unis et dit avoir espéré provoquer un débat mondial.
Le soldat, âgé de 25, ans encourt 90 ans de prison après avoir été reconnu coupable de faits d'espionnage. La juge l'a acquitté de la plus lourde accusation de "collusion avec l'ennemi".
afp/dk
Témoignage sous la contrainte, selon Assange
C'est la première fois que Bradley Manning présente ses excuses sur ses agissements depuis que son procès s'est ouvert le 3 juin dernier. Il n'avait pris la parole que deux fois précédemment, l'une pour évoquer la sévérité de son régime carcéral, l'autre pour exposer ses motivations.
Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a avancé dans un communiqué que le témoignage de Bradley Manning avait été fait sous la contrainte, après le stress d'un procès fleuve et plus de trois ans passés en prison.