Au lendemain de l'assaut sanglant contre des partisans du président déchu Mohamed Morsi au Caire (Lire: La journée la plus sanglante des dernières années en Egypte), les violences ont repris jeudi dans le pays. Le ministère de l'Intérieur égyptien a annoncé que la police était désormais autorisée à tirer à balles réelles sur les manifestants attaquant des biens publics ou les forces de l'ordre.
Cette annonce intervient peu après que des manifestants islamistes ont mis le feu au siège de l'administration de la province de Gizeh, une province qui fait partie de la métropole du Caire.
Par ailleurs, au moins sept soldats égyptiens ont été tués et trois autres blessés dans une attaque dans le Nord-Sinaï. Les assaillants, membres présumés de la mouvance radicale islamiste, ont visé les militaires qui se trouvaient sous une tente au sud de la ville d'Al-Arich.
Et puis jeudi en soirée, un nouveau bilan des officiel des violences de mercredi faisait état de 623 morts.
afp/pym
Obama condamne les violences
Barack Obama a "condamné avec force" jeudi les violences en Egypte. Le président américain a annoncé l'annulation des manoeuvres militaires conjointes prévues avec l'armée égyptienne prochainement, alors que Washington est le soutien historique de l'Egypte dans la région.
Barack Obama a estimé que le pays, placé sous état d'urgence pour un mois, se trouvait sur une "voie dangereuse" tout en soulignant qu'il appartenait aux Egyptiens de déterminer leur propre avenir après la destitution du président islamiste élu Mohamed Morsi le 3 juillet par l'armée.
Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé vendredi dans la soirée qu'ils demandaient à leurs ressortissants de quitter l'Egypte.
Possible réunion d'urgence du Conseil de sécurité
La France, le Royaume-Uni et l'Australie ont demandé conjointement une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Egypte. Cette réunion pourrait prendre la forme de consultations à huis clos.
Les trois pays font partie des 15 Etats membres du Conseil de sécurité, qui est actuellement présidé par l'Argentine.
"Cette requête a été soumise à la présidence argentine" a précisé un diplomate. Il a dit cependant ne pas s'attendre à ce que le Conseil publie une déclaration à l'issue de ces discussions à huis clos.