Au moins 173 personnes ont été tuées dans toute l'Égypte depuis vendredi dans les heurts entre manifestants partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi et les forces de l'ordre qui avaient reçu l'autorisation d'ouvrir le feu, a annoncé samedi le gouvernement.
Un précédent bilan à partir de chiffres officiels et d'un décompte de l'AFP faisait état de 83 morts au moins. Lire: En Egypte, la "journée de la colère" des islamistes vire au bain de sang
Mosquée assiégée
Des soldats égyptiens ont pénétré samedi matin, sans avoir recours à la force, dans une mosquée du Caire pour évacuer des partisans du président déchu Mohamed Morsi qui y étaient retranchés.
Un cordon de police était posté à l'entrée de la mosquée Al-Fath du centre du Caire et des hommes casqués escortaient quelques manifestants, dont des femmes, hors du lieu de culte transformé en morgue de fortune.
La chaîne privée égyptienne ONTV Live a montré des images de soldats entrant dans la mosquée Al-Fath du centre du Caire, alors que la télévision Al-Jazeera Egypte diffusait sur son site internet des images de militaires à l'intérieur de l'édifice religieux.
Les soldats semblaient négocier avec les manifestants pour qu'ils quittent la mosquée.
Foule hostile
Dans un communiqué, les Frères musulmans ont assuré dans la matinée que plus d'un millier de manifestants s'y trouvaient depuis 12 heures. Un chiffre qui n'a pas pu être confirmé de source indépendante.
Une manifestante à l'intérieur de la mosquée a déclaré à l'AFP par téléphone que les protestataires demandaient à ne pas être arrêtés, ou attaqués par des civils hostiles qui se sont rassemblés devant la mosquée.
agences/jgal
Le fils du chef des Frères musulmans tué
Le fils de Mohamed Badie, guide suprême des Frères musulmans, la confrérie du président islamiste déchu Mohamed Morsi, a été tué par balles vendredi au Caire dans les heurts entre forces de l'ordre et manifestants pro-Morsi, a annoncé la confrérie samedi.
Le procès de Moubarak ajourné au 25 août
Le procès de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak a été ajourné au 25 août, à l'issue d'une brève audience samedi.
L'ancien "raïs" est accusé de complicité dans le meurtre de centaines d'opposants lors des manifestations qui ont renversé le régime il y a deux ans.
Le chef d'Etat déchu, âgé de 85 ans, et son ancien ministre de l'Intérieur Habib Adli, n'étaient pas présents dans le box grillagé de la cour criminelle. Un responsable des services de sécurité a déclaré qu'ils étaient absents pour des raisons de sécurité liées à la vague de violences qui frappe le pays.
Plus de 1000 arrestations vendredi
Plus de 1000 arrestations vendredi Dans la foulée de cet assaut, le ministère de l'Intérieur a déclaré avoir arrêté pour la seule journée de vendredi 1004 islamistes proches des Frères musulmans, la confrérie du président déchu Mohamed Morsi.
Une annonce qui ne décourage pas les pro-Morsi. Ils entendent poursuivre leurs manifestations pour protester contre les opérations des forces de l'ordre lancées mercredi contre leurs deux campements du Caire qui a tourné au carnage.