Trente-six détenus islamistes égyptiens, membres des Frères musulmans, ont été tués dimanche dans une tentative d'évasion durant leur transfert du Caire vers une prison de la banlieue, selon l'agence d'Etat Mena, assurant que le convoi de la police a été attaqué par des hommes armés. Selon la police, ces personnes sont mortes asphyxiées par les gaz lacrymogènes.
De son côté, "L'Alliance contre le coup d'Etat", une coalition pro-Morsi, a affirmé que 38 des siens avaient été "assassinés" dans le convoi.
"L'Egypte ne pliera pas"
Par ailleurs, le général Abdel Fattah al-Sissi, le chef de l'armée égyptienne et nouvel homme fort du pays, a assuré dimanche que l'Egypte ne "plierait" pas devant la violence des islamistes, lors de sa première déclaration depuis le début, mercredi, des affrontements (voir vidéo ci-contre).
De leur côté, les partisans du président islamiste Mohamed Morsi ont annoncé qu'ils annulaient dimanche certaines de leurs manifestations au Caire "pour raisons de sécurité".
Les militants islamistes avaient annoncé neuf manifestations au Caire dans le cadre d'une "semaine contre le coup d'Etat".
agences/hend
Plus de 750 morts en cinq jours
L'armée emmenée par le général Sissi a renversé et arrêté le 3 juillet Mohamed Morsi, le premier chef de l'Etat élu démocratiquement en Egypte.
Depuis, ses partisans manifestent pour son retour et contre le "coup d'Etat", mais, depuis cinq jours, l'armée et la police les dispersent systématiquement, y compris en ouvrant le feu sur eux.
Plus de 750 personnes sont mortes dans ces affrontements.
Relations EU-Egypte mises à mal
Les dirigeants de l'Union européenne (UE), Herman Van Rompuy et Jose Manuel Barroso, ont averti dimanche le gouvernement égyptien que l'UE était prête à "réexaminer" ses relations avec l'Egypte s'il n'y était pas mis fin aux violences.
Le président de l'UE et celui de la Commission européenne estiment que la responsabilité d'un retour au calme revient à l'armée et au gouvernement.
Milices anti-islamistes interdites
Le ministère égyptien de l'Intérieur a annoncé dimanche l'interdiction des "comités populaires", des milices de quartiers anti-islamistes qui ont récemment essaimé en Egypte.
Ces groupes d'auto-défense sont formés en général de jeunes armés qui s'en prennent depuis plusieurs jours aux partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi.
Manifestations pro-Morsi au Maroc
Quelque 10'000 personnes ont manifesté dimanche au Maroc, à l'appel d'organisations islamistes, pour dénoncer la "répression de l'armée" égyptienne. Ils ont appelé à "l'expulsion" de l'ambassadeur d'Egypte à Rabat.
La foule a marché dans le calme pendant près de deux heures, dans le centre de la capitale, selon l'AFP.