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Londres a obligé le Guardian à détruire ses fichiers sur Snowden

La devanture des bureaux du Guardian et de l'Observer à Londres. [AP Photo/Raphael Satter]
La devanture des bureaux du Guardian et de l'Observer à Londres. - [AP Photo/Raphael Satter]
Le gouvernement britannique a forcé le Guardian à détruire ses dossiers sur les révélations d'Edward Snowden, a dévoilé lundi l'éditeur du journal anglais. En réaction, une plainte a été déposée contre les autorités.

Après la rétention dimanche du compagnon du journaliste du Guardian qui a travaillé avec Edward Snowden pour révéler les programmes de surveillance, l'éditeur du quotidien britannique, Alan Rusbridger, a riposté lundi soir en publiant un article dans lequel il raconte que le gouvernement britannique l'a obligé à détruire ses fichiers.

Alan Rusbridger indique avoir été contacté "par un très haut responsable du gouvernement affirmant qu'il représentait l'opinion du Premier ministre". Ce dernier lui a demandé "le retour ou la destruction de tout le matériel" sur lequel le journal était en train de travailler. Il aurait menacé d'entamer une procédure judiciaire pour tenter de récupérer les documents secrets.

Destruction de disques durs

L'éditeur raconte alors que "deux experts en sécurité de la GCHQ [le service britannique de renseignement électronique] ont surveillé la destruction des disques durs dans les sous-sols du Guardian pour être bien sûrs qu'il n'y restait plus rien qui puisse constituer un quelconque intérêt à être passé à des agents chinois."

agences/fb

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Procédure judiciaire contre les autorités

Le compagnon d'un journaliste à l'origine de la publication de documents secrets obtenus par le fugitif américain Edward Snowden a engagé une procédure judiciaire contre sa détention par les autorités britanniques, a annoncé mardi le rédacteur en chef du Guardian.

"David Miranda engage des poursuites au sujet du matériel" qui lui a été confisqué lors de son interrogatoire dimanche à l'aéroport londonien d'Heathrow "et de la façon dont il a été traité", a déclaré sur la BBC Alan Rusbridger, rédacteur en chef du journal britannique le Guardian, qui a révélé l'ampleur du système de surveillance des Etats-Unis et du Royaume-Uni.

Le Guardian continuera hors de l'Angleterre

"Nous continuerons à travailler patiemment et minutieusement sur les documents de Snowden, nous ne le ferons simplement pas de Londres" conclut Alan Rusbridger.

Les autorités critiquées

Les autorités britanniques sont en butte à une vague de protestations, après la rétention pendant neuf heures de David Miranda, le compagnon du journaliste du Guardian, Glenn Greenwald, qui a travaillé avec Snowden.

"Dans pas longtemps, il deviendra impossible pour les journalistes d'avoir des sources confidentielles" déplore Alan Rusbridger.