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Confusion en Syrie sur un éventuel massacre aux armes chimiques

L'opposition syrienne accuse l'armée de Bachar el-Assad d'une tuerie près de Damas
L'opposition syrienne accuse l'armée de Bachar el-Assad d'une tuerie près de Damas / 19h30 / 1 min. / le 21 août 2013
Des bombardements en banlieue de Damas auraient fait plus de 1300 morts, affirme l'opposition syrienne. Des gaz toxiques auraient été utilisés. Le pouvoir dément alors que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit.

Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra des consultations à huis clos mercredi soir à propos d'un massacre en Syrie qui aurait été perpétré - selon l'opposition - à l'arme chimique, ont indiqué mercredi des diplomates à l'ONU.

Cette réunion se tient à la demande conjointe de cinq des quinze pays membres du Conseil (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Luxembourg et Corée du Sud).

Par ailleurs, le chef des inspecteurs de l'ONU Ake Sellstroem est "en discussion" avec les autorités syriennes à ce propos, a indiqué mercredi le porte-parole adjoint de l'ONU.

Des informations confuses

Même si le régime a catégoriquement démenti avoir utilisé des armes chimiques et que l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a évoqué un bilan d'au moins 100 morts amené à grimper. L'ONG ne mentionne pas l'utilisation de gaz toxiques.

Un des chefs de l'opposition, George Sabra, a avancé devant la presse à Istanbul le chiffre de 1300 morts dans plusieurs localités autour de Damas.

Cette supposée attaque survient alors qu'une équipe d'experts de l'ONU se trouve actuellement en Syrie pour enquêter sur l'utilisation d'armes chimiques dans le conflit qui a fait plus de 100'000 morts depuis mars 2011. (Lire: L'ONU en Syrie pour vérifier l'utilisation présumée d'armes chimiques)

afp/dk

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Les réactions internationales

La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, réclame une enquête "immédiate et approfondie" sur les soupçons d'utilisation d'armes chimiques. La France a appelé la mission d'experts de l'ONU, déjà présente en Syrie, à "immédiatement" enquêter "sur place".

La Russie, l'un des plus fidèles soutiens au régime syrien de Bachar al-Assad, a estimé que les soupçons d'utilisation par les autorités syriennes d'armes chimiques était une "provocation planifiée à l'avance".

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré, selon la presse, que si les accusations d'utilisation d'armes chimiques en Syrie étaient avérées, elles constitueraient "un crime effroyable". Elle a également réclamé un élargissement du mandat de l'ONU, mais a exclu des livraisons d'armes à l'opposition.

L'Arabie Saoudite a demandé une réunion "immédiate" du Conseil de sécurité de l'ONU pour examiner l'attaque meurtrière perpétrée dans la région de Damas.

L'opposition critique la communauté internationale

L'opposition syrienne a accusé la communauté internationale d'être complice, par son silence, de l'attaque.

"Celui qui nous tue et tue nos enfants, ce n'est pas seulement le régime. L'indécision américaine nous tue. Le silence de nos amis nous tue. L'abandon de la communauté internationale nous tue, l'indifférence des Arabes et des musulmans, l'hypocrisie du monde que nous croyions libre nous tue", a déclaré lors d'une conférence de presse à Istanbul, George Sabra, un dirigeant de la Coalition nationale de l'opposition.

Les USA veulent un accès "immédiat"

Les Etats-Unis ont réclamé mercredi un "accès immédiat" de l'ONU au site de la supposée chimique à grande échelle.

Disant ne pas pouvoir confirmer cette attaque, qui aurait fait 1300 morts près de Damas selon l'opposition, le porte-parole adjoint de la Maison Blanche, Josh Earnest, a indiqué que "les Etats-Unis condamnent avec force tout recours à des armes chimiques" et que leurs auteurs devraient "rendre des comptes".