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La crise politique en Tunisie demeure dans l'impasse

Le leader du puissant syndicat tunisien UGTT, Houcine Abbassi, [FETHI BELAID]
Le leader du puissant syndicat tunisien UGTT, Houcine Abbassi. - [FETHI BELAID]
La proposition de sortie de crise du parti islamiste Ennahda, au pouvoir en Tunisie, a été rejetée par l'opposition. Les détracteurs du régime prévoient maintenant une série de manifestations.

L'opposition tunisienne a rejeté vendredi la proposition de sortie de crise du parti islamiste Ennahda, qui a évoqué une possible démission de son gouvernement après un mois d'impasse et avant une grande manifestation prévue par les détracteurs du régime.

"Toute négociation sans dissolution du gouvernement serait une perte de temps", a jugé Taïeb Baccouche, un des représentants de l'opposition, après avoir reçu du puissant syndicat UGTT, médiateur dans la crise politique, le détails des concessions d'Ennahda.

L'opposition dénonce un "double langage"

Jilani Hammami, un autre représentant du Front de salut national (FSN), l'hétéroclite coalition d'opposition, a qualifié de "double langage" la proposition faite jeudi par les islamistes dont les détails n'ont pas été communiqués à la presse.

Ennahda a cependant concédé pour la première fois la possibilité d'une démission du gouvernement d'Ali Larayedh à l'issue d'un "dialogue national" dégageant une solution consensuelle à la crise politique, tout en soulignant que le cabinet resterait en place dans l'intervalle.

Le FSN exige à l'inverse depuis un mois la mise en place d'un cabinet composé exclusivement d'indépendants avant de négocier sur leurs autres sujets de désaccords.

afp/gchi

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Semaine de manifestations en vue

Les opposants prévoient une "semaine du départ" à compter de samedi pour tenter d'arracher la mise en place d'un cabinet apolitique de salut national et la dissolution de la constituante.

Ennahda milite de son côté pour une équipe gouvernementale élargie à toutes les forces politiques.

Le premier grand rassemblement est prévu samedi face à l'Assemblée nationale constituante, où depuis près d'un mois manifestants et députés d'opposition observent un sit-in.

Le puissant syndicat UGTT en médiateur

L'UGTT, forte de ses 500'000 membres et capable de paralyser le pays par des grèves, conduit depuis début août la médiation entre opposants et islamistes.

Les islamistes considèrent néanmoins avoir la légitimité pour diriger le pays depuis l'élection de la constituante en octobre 2011.

Plusieurs dirigeants islamistes ont estimé que les revendications de l'opposition constituaient une tentative "de coup d'Etat".