Le régime du président syrien Bachar al-Assad a accusé samedi à son tour les rebelles d'avoir utilisé des armes chimiques dans les combats à Damas.
"Une unité de l'armée encercle un secteur de Jobar où les terroristes ont utilisé des armes chimiques", a indiqué la télévision d'Etat, en faisant état de plusieurs cas "d'asphyxie" parmi les soldats.
Le quartier de Jobar situé à la périphérie de Damas est aux mains des rebelles et les troupes du régime tentent de le reprendre depuis des mois à coups de bombardements et de raids aériens.
"Quatre raids"
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau de militants et médecins, a fait état de "quatre raids menés par les avions du régime à la périphérie de Jobar, blessant un certain nombre de personnes".
Cette ONG, basée en Grande-Bretagne, rapporte que parallèlement aux raids, de violents combats ont éclaté entre les troupes loyales et les combattants rebelles dans ce secteur.
Par ailleurs, la télévision d'Etat a accusé l'Arabie saoudite et le Qatar, deux pays soutenant la rébellion, d'avoir envoyé des masques à gaz et des médicaments aux rebelles.
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agences/jgal
Une responsable de l'ONU sur place
Les accusations du régime syrien coïncident avec l'arrivée à Damas d'une responsable de l'ONU qui cherche à obtenir l'autorisation du régime pour enquêter sur des allégations similaires imputées par l'opposition aux troupes du régime.
Selon l'opposition, le régime a eu recours mercredi à des armes chimiques dans une offensive contre des localités de la banlieue proche de Damas tenues par les rebelles, ce que nie Damas.
L'opposition a évoqué 1300 morts et l'OSDH a comptabilisé 170 morts dans ces régions.
La communauté internationale souhaite que des experts de l'ONU, présents en Syrie depuis le 18 août, puissent aller enquêter au plus vite sur les lieux de l'attaque de mercredi.
Téhéran reconnaît l'usage d'armes chimiques
L'Iran, allié du président syrien Bachar al Assad, a reconnu pour la première fois samedi par la voix de son président Hassan Rohani, que des armes chimiques avaient été utilisées en Syrie.
Il a appelé la communauté internationale à empêcher leur utilisation.
Le nouveau président iranien n'a pas été jusqu'à dire qui était responsable de l'utilisation de ses armes. Jusqu'ici Téhéran accusait les rebelles d'être derrière les attaques présumées à l'arme chimique.
Obama réunit son équipe de sécurité
Le président américain Barack Obama réunit son équipe de sécurité samedi matin pour discuter de la réponse à apporter aux allégations d'attaque à l'arme chimique par le gouvernement syrien cette semaine, a annoncé un responsable de la Maison Blanche.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a annoncé le déploiement de moyens militaires afin de fournir des "options" au président si Barack Obama devait donner l'ordre d'une intervention en Syrie.
Dans un entretien à la chaîne de télévision CNN vendredi, le président Obama a affirmé que les accusations de recours aux armes chimiques par le régime syrien constituaient "un événement important", "très troublant" et "profondément inquiétant".