L'utilisation d'armes chimiques près de Damas le 21 août est "indéniable", a assuré le secrétaire d'Etat américain John Kerry lundi. Il a qualifié d'"indécence morale" l'usage de ces armes, qui auraient fait plus de 1000 morts, selon l'opposition au président syrien Bachar al-Assad.
Plus tôt, les experts de l'ONU avaient pu recueillir dans deux hôpitaux des témoignages de victimes de l'attaque chimique présumée, selon le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. (Lire aussi: Des échantillons recueillis par l'ONU en Syrie malgré des tirs).
La "route à suivre"
Le Premier ministre australien Kevin Rudd a indiqué qu'il avait discuté avec le président américain Barack Obama de la "route à suivre" par rapport à la situation en Syrie.
"La communauté internationale se range à l'avis, de plus en plus, que des armes chimiques ont été utilisées et que le régime de (Bachar al-)Assad, en toute probabilité, était responsable", a-t-il déclaré. Le président Obama envisage des options", a-t-il encore ajouté.
Le chef du gouvernement s'attend à ce que les inspecteurs de l'ONU "conforteront les conclusions qui émanent de la communauté internationale".
afp/pym/aduc
Report d'une réunion américano-russe
Les Etats-Unis ont reporté une réunion prévue avec la Russie sur la crise syrienne, a indiqué lundi soir un haut responsable du département d'Etat américain ayant requis l'anonymat.
"Compte tenu des consultations en cours pour apporter une réponse appropriée aux attaques chimiques du 21 août en Syrie, nous avons décidé de reporter la rencontre de la sous-secrétaire Wendy Sherman et de l'ambassadeur Robert Ford avec une délégation russe qui était prévue cette semaine à La Haye", a déclaré ce haut responsable.
Les deux parties vont étudier une reprogrammation de cette réunion, a-t-il indiqué, en insistant sur la nécessité de "trouver une solution politique globale et durable à la crise en Syrie".
Site à nouveau bombardé
Les Etats-Unis ont accusé Damas d'avoir à nouveau bombardé le site d'une attaque présumée aux armes chimiques après son examen par des inspecteurs de l'ONU lundi. Cette attaque aurait pour but de dissimuler des preuves.
"Lors du retour du convoi de l'équipe des Nations unies (...) le quartier a à nouveau été bombardé. C'est une nouvelle preuve du manque de crédibilité du régime syrien dans ce dossier", a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.
La réponse de Bachar al-Assad
Répondant aux accusations sur un recours aux armes chimiques, le président Assad a estimé qu'il était "contraire au bon sens" de pointer du doigt son régime avant l'enquête.
Il a aussi prévenu qu'en cas d'intervention militaire, "les Etats-Unis essuieraient un échec".
La Russie, puissante et fidèle alliée du régime, a mis en garde contre une intervention militaire sans aval du Conseil de sécurité de l'ONU, estimant qu'elle serait "dangereuse" et constituerait "une violation illégale du droit international".
Décision "dans les jours qui viennent"
Pour le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, les pays occidentaux décideront d'une réaction "dans les jours qui viennent", tandis que la Turquie s'est dite prête à rejoindre une coalition contre la Syrie, même sans consensus à l'ONU.
L'Allemagne a de son côté indiqué qu'elle approuverait une éventuelle "action" de la communauté internationale si l'usage d'armes chimiques était confirmé, tandis que l'Arabie saoudite exhortait le Conseil de sécurité de l'ONU à agir face aux "massacres effroyables" commis selon elle par les autorités syriennes.