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Les fabricants des pesticides accusés de tuer des abeilles portent plainte

Le groupe bâlois Syngenta est concerné par l'interdiction partielle de l'un de ses produits. [Yves Logghe]
Une colonie d'abeilles sur quatre a péri cet hiver en Suisse. - [Yves Logghe]
Les groupes d'agrochimie Syngenta et Bayer contestent l'interdiction par l'Union européenne d'utiliser certains de leurs produits chimiques, accusés de tuer les abeilles. Des dizaines de millions de francs sont en jeu.

Deux grands groupes d'agrochimie, le suisse Syngenta et l'allemand Bayer, ont décidé de porter plainte face à l'interdiction d'utiliser certains de leurs produits chimiques utilisés dans les pesticides et semences, qui sont accusés de tuer les abeilles.

Syngenta a annoncé mardi son intention de saisir la Cour européenne de justice, basée à Luxembourg, sur ce dossier, alors que Bayer a indiqué le même jour que sa division agrochimie a déposé plainte à la mi-août.

Une décision contestée

Pour Bayer, cette plainte déposée devant la Cour de Justice de l'UE doit lui permettre d'y voir plus clair sans la réglementation européenne. "Nous avons besoin de conditions générales fiables pour décider de futurs investissements", a souligné leur porte-parole.

"Nous sommes persuadés que la Commission a établi à tort un lien entre l'un des produits chimiques et le déclin de la santé des abeilles", a pour sa part expliqué mardi le directeur opérationnel de Syngenta.

afp/amitt

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Des millions en jeu

Selon un porte-parole de Bayer CropScience, si les deux substances incriminées par Bruxelles sont réellement interdites, cela représente une perte de chiffre d'affaires de 80 millions d'euros. Pour Syngenta, les ventes annuelles du Thiamethoxam dans l'UE s'élèvent à 35 M d'euros.

Les causes de la disparition des abeilles

Les abeilles sont confrontées à de nombreux dangers, menaçant leur survie, comme les pesticides, ou les parasites. Les industriels de l'agrochimie avancent quant à eux d'autres causes comme la gestion parfois abusive des apiculteurs, ou d'autres facteurs comme le changement climatiques ou la mite varroa, un parasite porteur d'une maladie destructrice pour les colonies d'abeilles.

Réaction de la Commission européenne

A Bruxelles, la Commission européenne est restée sereine après l'annonce des actions en justice intentées par les deux groupes. "Cela ne changera rien à la décision de l'exécutif européen", a indiqué une source européenne. "La Commission a pris sa décision sur la base de faits scientifiques et de conclusions de l'Autorité européenne de sécurité des aliments".